Dès le 1er avril, le taux d’usure va passer la barre des 4 % pour les prêts immobiliers d'une durée de 10 ans et plus. Voici ce que ça change pour les emprunteurs. Il n’en finit plus de grimper. A partir du 1er avril, le taux d’usure, taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu'ils vous accordent un prêt, sera une nouvelle fois en nette hausse. Il va ainsi passer à 4,24 % pour les prêts dont la durée est supérieure ou égale à 20 ans. Selon les offres recensées par Meilleurtaux au cours des 30 derniers jours, les taux pour des crédits sur 20 ans variaient entre 2,90 % et 3,20 %. A compter du mois prochain, le taux d’usure sera de 4,09 % pour les prêts compris entre 10 et 20 ans. En revanche, le taux plafond du crédit immobilier pour les prêts inférieurs à 10 ans reste sous la barre des 4 % à 3,72 %. La fin du blocage pour les emprunteurs... Jusqu’au 1er février, la Banque de France fixait ce taux d’usure sur la base du taux annuel effectif global (TAEG) moyen des crédits au cours des trois derniers mois. Puis, elle le “majorait d'un tiers pour fixer le taux d'usure du trimestre suivant”, explique le site d’information MoneyVox. Problème : le taux d’usure était alors vivement critiqué. Et à juste titre, car à mesure que les taux de crédit immobilier augmentaient, le taux d’usure n’était plus en corrélation avec ces derniers, car systématiquement distancé. C’est désormais de l’histoire ancienne, puisque depuis le 1er février, et jusqu'au 1er juillet, le calcul du taux d’usure est révisé chaque mois. En conséquence, “le taux d'usure monte en parallèle des taux de crédit”, explique Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, pour qui le taux d’usure n’est plus un obstacle pour obtenir un financement. « On a toujours dit que pour que le taux d'usure colle à la réalité du marché, il fallait qu'il soit entre 100 et 120 points de base au-dessus des taux de crédit. C'est le cas aujourd'hui, il n'y a donc plus de blocage », soutient Maël Bernier. … à condition de pouvoir accéder au crédit malgré la hausse des taux Du moins, pour ceux qui peuvent encore accéder au crédit. D’après l’Observatoire crédit logement/CSA du mois de février, “la hausse du taux moyen des crédits se poursuit pour le 14ème mois consécutif”. Et avec la nouvelle hausse du taux d’usure, les taux immobiliers vont continuer à augmenter dans les semaines qui viennent au moins jusqu’à 3,5 % pour un crédit sur 20 ans. Cette augmentation des taux d'intérêt a nécessairement un impact négatif sur la capacité d'emprunt des ménages français puisque le coût du crédit augmente. Ainsi, “après la courte embellie de janvier dernier, la production [de crédits] a retrouvé son chemin baissier en février, en dépit de la mensualisation du taux d’usure”, constate ainsi l’Observatoire.