En dépit des prix élevés, les quelque 2,5 millions de Français vivant à l’étranger et désireux de devenir propriétaires immobiliers privilégient leur pays de résidence à la France pour l’achat d’un logement. D’après une enquête d’OpinionWay, ces expatriés jugent cette option plus rentable. Plusieurs facteurs compliquent néanmoins la réalisation de leur projet. Des motivations différentes selon le pays choisi pour l’investissement Pour son 4e baromètre annuel réalisé en collaboration avec l’Union des Français de l’étranger (UFE) sur demande de la Banque Transatlantique, OpinionWay a interrogé près de 5 000 expatriés. Il en ressort que « 52 % d’entre eux ont au moins un projet d’achat dans la pierre à plus ou moins long terme », bien qu’ils sont 77 % à posséder actuellement au moins un bien. Les 27 % qui choisissent leur pays d’accueil pour s’offrir un investissement locatif annoncent différents objectifs : changer de résidence principale, sachant que 64 % sont déjà propriétaire dans leur pays de résidence et que dans 6 cas sur 10, il s’agit du domicile principal, se constituer une épargne ; compléter leurs revenus ; préparer leur retraite. En revanche, les 29 % d’expatriés qui continuent de cibler l’Hexagone disent « attendre une amélioration du contexte économique pour se lancer ». Seuls 3 % envisagent de passer à l’acte en 2023. Pour ces derniers, les motivations à acheter en France sont : l’envie de posséder un pied-à-terre dans leur pays d’origine, l’anticipation de leurs vieux jours, la volonté de se constituer une épargne et la recherche d’un complément de revenu. Sur la liste des régions françaises qui les attirent le plus, l’Île-de-France fait la course en tête avec 26 % des suffrages, dont 20 % visent Paris. La Provence-Alpes-Côte d’Azur arrive en deuxième position avec 24 % de réponses, notamment les Alpes-Maritimes (11 %). La Nouvelle-Aquitaine occupe la troisième place, citée par 23 % des sondés avec une priorité à la Gironde (8 %). Les freins à l’investissement dans l’immobilier en France et à l’étranger Les expatriés interrogés pour l’Observatoire de l’expatriation Banque Transatlantique relèvent plusieurs freins à l’achat d’un bien immobilier en France ou l’étranger. La moitié d’entre eux pointe du doigt la « cherté des biens ». Et malgré la hausse continue des taux d’intérêt dans l’Hexagone, 49 % des répondants sont convaincus que l’opération est plus rentable et intéressante là où ils résident. ImportantDifférentes barrières sont évoquées : la fiscalité (environ 40 % des sondés), l’impossibilité de visiter physiquement la maison ou l’appartement (24 %), la difficulté d’accès au prêt immo (24 %). En effet, les expatriés propriétaires sont lourdement imposés : sur les loyers à un taux minimum de 20 %, voire 30 %, sur les éventuelles plus-values en cas de revente du logement, sur les droits de donation et de succession. Selon la Banque Transatlantique, « ils sont également redevables des cotisations sociales sur les recettes locatives au taux de 17,2 % pour ceux qui cotisent dans un pays non membre de l’Union européenne ». Concernant le financement, 80 % des expatriés sont employés par des entreprises étrangères, pas forcément très connues des banques tricolores. Il s’avère par conséquent complexe pour ces dernières d’évaluer le risque et la capacité de remboursement des emprunteurs, et de mettre en place le prélèvement mensuel automatique avec des salaires domiciliés localement et libellés dans une autre monnaie. Hors de la France, d’autres problèmes se présentent concernant le crédit immobilier : les taux d’intérêt variables dans les pays anglo-saxons, l’absence de taux d’usure. A retenir 52 % des Français expatriés, qu’ils soient déjà propriétaires immobiliers ou non, envisagent un investissement locatif. 27 % de ces futurs acquéreurs vont privilégier leur pays d’accueil à la France pour concrétiser leur projet. La fiscalité et l’accès au crédit constituent les principaux freins à l’achat d’une maison ou d’un appartement en France.