Malgré une demande soutenue, l’accès au crédit immobilier reste entravé par divers obstacles en France. Ni la situation géopolitique ni les incertitudes économiques n’ont découragé les ménages, qui continuent de s’endetter pour financer leurs projets. Cependant, l’offre de prêts demeure limitée, ce qui constitue un frein important pour le secteur. Voici les principaux facteurs qui compliquent l’obtention d’un emprunt immobilier. L’envolée des taux immobiliers Chez Meilleurtaux.com, nous avons observé une nette progression du nombre de dossiers de crédit immobilier qui nous sont parvenus, en dépit du resserrement des conditions d’octroi. En effet, depuis plus d’un an, les taux d’intérêt n’ont cessé d’augmenter, impactant significativement le pouvoir d’achat immobilier des Français. Pour les prêts à 20 ans, la durée la plus courante, la hausse des taux s’est opérée graduellement, en cinq paliers distincts. La remontée a été modérée jusqu’en février 2022, puis s’est accélérée entre mars et juin 2022, avec un bond de 40 points de base. Entre juillet et septembre, la majorité des taux dépassait 2 % et à la fin de l’année 2022, les taux étaient supérieurs à 2,5 %. ImportantLa tendance haussière s’est poursuivie en début d’année 2023 : la plupart des barèmes se situant entre 2,90 % et 3,30 %. De plus, l’augmentation rapide de l’OAT 10 ans au-dessus des 3 % (3,14 % au 8 mars 2023) contribue à accentuer le phénomène. Cet indicateur représente le taux fixe auquel l’État français emprunte sur une durée de dix ans. Si l’État fixe un taux AOT élevé, cela peut limiter le montant de liquidités disponibles sur le marché, et entraîner une remontée des taux d’intérêt. Taux d’endettement limité Au 1er avril 2023, les taux d’usure pour les prêts sur 20 ans et plus seront à 4,24%. Le changement temporaire dans le calcul des taux d’usure offre un peu de répit aux emprunteurs, car les taux sont maintenant calculés sur une base mensuelle et non plus trimestrielle, ce qui permet de mieux suivre les taux pratiqués par les banques. ImportantToutefois, les emprunteurs sont davantage bloqués par l’application des recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui plafonnent le taux d’endettement à 35 % et la durée d’emprunt à 25 ans, sauf exception. Sur le terrain, la situation est plus alarmante, car la part des dossiers finançables avec un taux d’endettement inférieur à 35 % a fortement diminué, passant de 70 % en janvier 2021 à 56 % en février 2023. Si les taux des crédits immobiliers augmentent encore de 50 points de base d’ici l’été, comme cela est probable, 17 % de dossiers finançables supplémentaires pourraient être exclus, touchant tous les profils de revenus. À retenir L’accès au crédit immobilier continue de durcir en France alors que la demande reste soutenue. Les taux d’intérêt ont augmenté graduellement depuis un an, affectant le pouvoir d’achat immobilier des Français. Les nouvelles règles du HCSF (taux d’endettement maximum autorisé fixé à 35 %, durée de remboursement limitée à 25 ans) restreignent également les possibilités d’emprunt.