Les représentants du secteur immobilier ont ouvertement exprimé leur mécontentement vis-à-vis de l’Exécutif. Les présidents de six fédérations réclament des mesures drastiques pour redynamiser la construction de logements. Ils soulignent particulièrement le durcissement continu des critères d’octroi de crédit en 18 mois. Mais le gouvernement refuse catégoriquement. L’assouplissement des conditions d’accès au crédit plébiscité par les professionnels La Fédération Française du Bâtiment (FFB), Pôle Habitat, la Fédération Nationale de l’Immobilier (Fnaim), la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), L’Union des Syndicats de l’Immobilier (Unis), et Procivis se sont unis pour réclamer l’assouplissement des règles d’endettement pour les emprunteurs immobiliers. Mais tout en se disant parfaitement conscient de la gravité de la situation pour le secteur, Le ministre de l’Économie a affirmé n’avoir aucune intention de relever le niveau d’endettement maximal autorisé actuellement. Pour mémoire, les recommandations émises par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en décembre 2020 sont devenues des normes contraignantes au 1er janvier 2022. Important La part du revenu net mensuel consacrée à la mensualité de prêt, incluant l’assurance emprunteur, est limitée à 35 %. Par ailleurs, la durée de prêt ne doit pas dépasser 25 ans, sauf pour les opérations impliquant un différé d’amortissement, où elle augmente à 27 ans. C’est le cas des achats sur plan ou des achats de biens anciens requérant d’importants travaux de réhabilitation, imposant un « décalage de l’entrée en jouissance du logement ». Important Les banques ont la possibilité d’aller au-delà du plafond de 33 % pour l’équivalent de 20 % de leur production trimestrielle de prêt, mais cette flexibilité est réservée pour 80 % à l’acquisition de résidence principale, et pour 30 % aux primo-accessions. Refus d’assouplissement justifié par la nécessité d’éviter un rebond du surendettement Tout comme le gouverneur de la Banque de France, le ministre de l’Économie justifie sa position par la nécessité de protéger les ménages d’un endettement « massif et déraisonnable. Il s’agit pour le gouvernement d’éviter de résoudre la crise du logement en menaçant la stabilité du système financier. Depuis des mois, les banquiers et courtiers insistent pourtant sur le fait que L’impact des taux d’endettement diffère selon le niveau de revenus et le reste à vivre des ménages. En effet, même après déduction de la mensualité de prêt représentant 35 % de leurs revenus mensuels, ils (taux d’effort de 35 %), les foyers les plus aisés ont suffisamment d’argent disponible pour vivre confortablement, et même alimenter leur épargne. C’est notamment le cas des particuliers qui se lancent dans un investissement locatif. Bon nombre d’entre eux sont déjà propriétaires de leur résidence principale. Et à condition de choisir un bien de qualité bénéficiant d’une bonne situation géographique, ils encaissent un loyer qui leur permet de couvrir leurs échéances de remboursement. Ils ont donc peu de risques de se retrouver en difficulté financière, d’autant que l’assurance de crédit les protège. En dépit du refus d’assouplissement des règles d’endettement, Bruno Le Maire s’est engagé à apporter des solutions. Il a ainsi indiqué travailler avec le gouverneur de la Banque de France pour étendre les conditions de dérogation accordées aux banques. Bruno Le Maire À retenir Les représentants du secteur immobilier demandent des mesures drastiques pour stimuler la construction de logements, notamment l’assouplissement des critères d’octroi de crédit De son côté, le gouvernement et la Banque de France refusent catégoriquement toute flexibilité supplémentaire, en dehors des dérogations déjà accordées aux banques. Des discussions sont en cours entre Bercy et la BdF pour étendre les conditions de ces dérogations en collaboration afin de trouver un compromis.