Le taux d'usure, ce taux maximum auquel les banques ont le droit de prêter, passera à 4,68 % pour un prêt sur 20 ans et plus. Une nouvelle hausse qui pourrait faire grimper les taux de crédit. C’est officiel. Le taux d’usure, c'est-à-dire le niveau maximum auquel une banque peut accorder un prêt, vient une nouvelle fois d’être réhaussé par la Banque de France. A partir du 1er juin, il passera ainsi à 4,45% pour les prêts conclus entre 10 et 20 ans, et à 4,68% pour les prêts conclus pour une durée supérieure ou égale à 20 ans. Enfin, pour les prêts de moins de 10 ans, il frôle au 1er juin les 4%, en atteignant 3,99%. 5ème relèvement consécutif du seuil de l’usure Cette nouvelle hausse de l’usure, publiée dimanche 28 mai au Journal officiel, fait déjà suite à quatre relèvements successifs les mois précédents. En effet, depuis le 1er février, et jusqu’au 1er juillet au minimum, le taux d’usure est révisé mensuellement. Alors que jusqu’au 1er janvier, il était actualisé tous les trois mois, en se basant sur la moyenne des taux des trois mois précédents (assurance emprunteur et autres frais inclus), majorée d’un tiers. Cette mensualisation du taux d’usure est une stratégie visant à mettre davantage en phase le seuil de l’usure avec les fluctuations du marché de l’immobilier, afin d’éviter de bloquer les futurs acquéreurs. Mais elle a également pour effet de, potentiellement, faire augmenter les taux de crédit immobilier pratiqués par les banques. Et donc de limiter l’accès au crédit de certains emprunteurs. Des taux de crédit en hausse de 0,20% tous les mois Depuis la mensualisation de l’usure, “mois après mois, les taux de crédit remontent d'environ 0,20%”, souligne Maël Bernier, la porte-parole du courtier Meilleurtaux interrogée par le site d’information MoneyVox. En effet, selon la moyenne des courtiers, les taux de crédit sur 25 ans étaient de 2,57% au 1er février, de 2,37% sur 20 ans et de 2,25% sur 15 ans. Pour comparaison, ils étaient respectivement de 3,24%, de 3,11% et 2,97% au 6 mai. Une production de crédits immobiliers qui pourrait poursuivre sa chute Pour autant, Maël Bernier estime que le taux d’usure n’augmente pas encore suffisamment : “ce mois-ci, le taux d'usure n'a augmenté que de 0,16%, ce qui me semble trop bas”. “On aurait pu penser que le taux d'usure serait un peu plus haut, pour avoir des taux de prêt autour de 4%”, a-t-elle ajouté. Soit un niveau que devraient atteindre les taux de crédit sur 20 ou 25 ans à l’été, selon les prédictions de certains courtiers. Des hausses de taux qui pourraient encore freiner la production de crédits immobiliers, déjà en forte baisse de près de 40% sur un an, selon les données de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, recueillies entre février et avril par rapport à la même période de l’an dernier. Dans ce contexte, les banques pourraient “demander au Haut conseil à la stabilité financière (HCSF), l'entité qui fixe les règles encadrant le crédit en France, d'ajuster certaines contraintes limitant à leurs yeux la distribution de prêts”, soulignent les Echos. Réponse courant juin, lors de la prochaine réunion du HCSF.