Immobilier ancien : des transactions en baisse, annonciatrices de baisses de prix à venir ?

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 26 mai 2023 .
Temps de lecture : 3 min

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Publié le dimanche 28 mai 2023 11:30 par la Rédaction Meilleurtaux

Selon la dernière note de conjoncture diffusée par les Notaires de France, le nombre de transactions immobilières baisse progressivement dans l’ancien. De quoi donner aux acheteurs des espoirs de baisse générale des prix des logements et des sueurs froides aux propriétaires.

Le “printemps de l’immobilier”, cette période avant l'été où les transactions sur le marché s'accélèrent, serait-elle de l’histoire ancienne ? A en croire la dernière note de conjoncture immobilière diffusée le 15 mai par les Notaires de France, cela semble être le cas en 2023. Car cette période de l’année s'avère profondément calme.

1 083 000 transactions fin février 2023, contre 1 205 000 en août 2021

Selon les chiffres dévoilés, le volume de transactions en France, hors Mayotte, en cumul sur douze mois, a atteint 1 083 000 fin février 2023. En comparaison, en août 2021, ce volume s’élevait à 1 205 000, soit une perte de près de 200 000 ventes en un an et demi, et qui atteint -8,1 % sur un an fin février.

De fait, le volume de transactions à cette date est similaire à celui du mois de janvier 2020 (1 085 000), correspondant au début de la pandémie de Covid-19. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse progressive des ventes immobilières.

D’une part, le contexte inflationniste. D’après les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révélées le 12 mai, les prix à la consommation étaient en hausse de +5,9% en avril sur un an, grignotant ainsi la capacité de financement des ménages. D’autre part, et conséquence indirecte de cette inflation, les taux de crédit immobilier s’envolent. Selon le dernier Observatoire Crédit Logement CSA, le taux d’emprunt moyen est passé de 1,07 %, hors assurance, en janvier 2022, à 3,15 % en avril dernier.

Un possible retour sous la barre symbolique du million dès la fin de l’été

Dans ce contexte, le nombre de transactions immobilières pourrait poursuivre sa pente descendante, et pourrait même “repasser sous la barre du million à la sortie de l’été”, soulignent les Notaires de France. C’était déjà le cas en juillet 2020, où 990 000 transactions avaient été enregistrées sur un an.

Si la baisse s’est surtout accélérée depuis l’été 2022, les Notaires de France tiennent toutefois à rappeler qu’elle fait suite à une période haussière de l’été 2020 à l’été 2021 “extrêmement concentrée et exceptionnelle”.

Il ne s’agirait donc qu’un retour à la normale, quoique “brutal”, comme le qualifie les Echos. En effet, comme le rappelle ce journal, “avant 2019 et l'accès à des taux immobiliers moyens autour de 1 %, jamais le volume d'opérations immobilières sur un an n'avait dépassé la barre symbolique du million”.

Une hausse des prix qui décélère

Dans ces conditions, et à l’heure où, comme le révèle le journal Le Monde, un nombre croissant d’agences immobilières tirent le rideau en raison d’une baisse d’activité, les acheteurs peuvent-ils espérer un fléchissement à venir des prix des logements anciens ?

D’après les projections faites par les notaires, issues des avant-contrats signés à la fin mai, cette baisse de prix n’est “pas encore retranscrite”. Cependant, ces prix n’augmenteraient plus aussi vite que par le passé. En effet, ils ne seraient “qu'en très légère hausse à fin mai 2023”, soit +1,3 % sur un an (+2 % pour les maisons individuelles, +0,3 % pour les appartements).

On peut néanmoins noter que les évolutions des indices de prix sur 3 mois font état d’une baisse de -0,9 % à fin mai 2023, tant pour les maisons que les appartements, indique le Conseil supérieur du notariat dans sa note de conjoncture. À Paris notamment, la baisse des prix au m² des appartements anciens s’accélère. Elle est de -1,6 % en un an en janvier 2023, et passerait à -2,7% en mai. Et en dehors de la capitale, les prix n’augmenteraient plus que de +2,4 % sur un an à fin mai 2023, contre +6 % au 4e trimestre 2022. De belles perspectives à venir pour ceux qui peuvent emprunter.