Suite à la remontée significative des taux d’intérêt et au durcissement des conditions d’octroi, le marché du crédit immobilier a connu un fort ralentissement, malgré une légère hausse des encours lors des derniers mois. Par l’intermédiaire du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le gouvernement a exprimé son intention d’assouplir les conditions d’octroi. L’objectif est de relancer la machine immobilière en facilitant l’accès au crédit pour un grand nombre de ménages. Discussion en cours entre l’Exécutif et la Banque de France La hausse des taux d’intérêt, et par conséquent celle des autres charges liées à l’emprunt comme l’assurance emprunteur, exclut de nombreux ménages du marché. Pourtant, les Français restent toujours très attachés à la pierre, comme l’atteste un récent sondage réalisé par Toluna et Harris Interactive. Important Le contexte peu favorable a poussé le ministre de l’Économie, Bruno le Maire, à envisager un assouplissement des conditions d’octroi des crédits. Concrètement, Bercy est en train d’évaluer la pertinence de la règle du taux d’endettement maximum de 35 % face à l’envolée des prix. Actuellement, les banques peuvent déroger à cette règle pour 20 % de leurs productions trimestrielles, et ces dérogations doivent concerner dans 80 % des cas des acquéreurs de leur résidence principale avec au moins 30 % de primo-accédants. L’objectif du gouvernement est d’élargir cette proportion à d’autres profils d’emprunteurs. La décision reviendra au Haut Conseil de stabilité financière Face au blocage du marché immobilier, l’État envisage l’assouplissement des conditions d’octroi, mais également la hausse du taux d’usure. Ce taux maximal auquel les banques sont autorisées à prêter bloque en effet de nombreux dossiers, en particulier pour les profils les plus fragiles. Or, ce taux a été mis en place pour protéger les emprunteurs contre les risques de surendettement. D’après le François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, La priorité est de préserver les ménages français contre le surendettement. François Villeroy de Galhau À titre de rappel, la crise des subprimes de 2008 résulte en grande partie du surendettement des foyers américains qui ont été victimes de taux d’intérêt excessivement volatils. Quoi qu’il en soit, la décision finale reviendra au Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Prévue se réunir en juin, cette autorité prudentielle peut durcir ou au contraire détendre les conditions d’octroi des crédits immobilier. Actuellement, le taux moyen d’un crédit immobilier est de 3,2 % sur 20 ans, et devrait atteindre jusqu’à 4 % d’ici l’été. Les prochaines recommandations du HCSF s’avèrent donc primordiales pour l’évolution du marché immobilier français. À retenir Le gouvernement envisage d’assouplir les conditions d’octroi des crédits immobiliers pour relancer le marché, suite à la hausse des taux d’intérêt et aux difficultés rencontrées par de nombreux ménages. Des discussions sont en cours entre l’Exécutif et la Banque de France pour évaluer la pertinence de la règle du taux d’endettement maximum de 35 %. La décision finale reviendra au Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) qui se réunira en juin et aura un impact important sur le marché immobilier français.