Alors que les taux de crédit flambent, les seniors qui souhaitent emprunter, et qui ne disposent pas d’un apport personnel conséquent, vont devoir allonger la durée de leur prêt. À moins qu’ils ne soient contraints de rester locataires. La hausse des taux d’intérêt n’impacte pas seulement les plus jeunes. Car même s'ils sont minoritaires sur le marché du crédit immobilier, les seniors sont tout de même 25% à ne pas être propriétaires, selon Le Parisien. La capacité d’emprunt des seniors altérée par la hausse des taux Pour eux, le chemin vers l’accession à la propriété risque d’être difficile. « Pour les seniors qui n’ont pas acheté au moment où les taux étaient très bas et qui n’ont pas beaucoup d’argent de côté, ça va être très compliqué », estime Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. En effet, contrairement aux jeunes emprunteurs, qui verront généralement leurs revenus s’accroître au fil des années, ceux des plus de 50 ans vont au contraire diminuer, notamment au moment de leur départ en retraite. Mécaniquement, avec la flambée des taux d’intérêt qui pourraient atteindre la barre des 4% dès septembre, leur capacité d’emprunt est réduite. Allonger la durée de crédit pour devenir propriétaire Alors certes, 3 Français retraités sur 4 sont propriétaires de leur logement. Et ils sont souvent « dans l’optique de vendre l’appartement ou la maison familiale pour acheter plus petit car les enfants sont partis et leur chez-soi est devenu trop grand », d’après Maël Bernier. Certes également, certains seniors disposent de conditions de prêt plus avantageuses que de jeunes emprunteurs, car ils ont pu épargner tout au long de leur vie, et ainsi accroître leur apport personnel. Mais avec la hausse des taux, qu’advient-il de ceux qui ne sont ni propriétaires, ni détenteurs d’un apport personnel important, et qui souhaitent avoir recours au crédit ? Ils n’auront d’autre choix que d’augmenter la durée de leur emprunt. “Ce qui ne va pas forcément de soi lorsque l’on contracte un prêt immobilier la soixantaine passée”, souligne Le Parisien. Des locataires de plus de 65 ans protégés Conséquence : nombreux sont ceux qui vont devoir faire une croix sur leur rêve de devenir propriétaire pour passer leurs vieux jours. Heureusement, en France, ces locataires seniors sont tout de même protégés par la loi Alur de 2014. En vertu de ce texte, un propriétaire ne peut pas donner congé comme il le souhaite à un locataire ayant plus de 65 ans, le jour où le bail expire. À condition que le logement constitue son habitation principale et que ses ressources soient inférieures à 24 116 euros par an pour une personne seule en Île-de-France, et à 20 966 euros dans les autres régions.