Selon l’indice Notaires-Insee révélé le mardi 30 mai, les prix de l’immobilier ancien ont, pour la première fois depuis 2015, reculé de 0,2%. Une baisse des prix qui pourrait s’installer dans le temps. Le marché de l’immobilier tremble. Selon l'indice Notaires-Insee dévoilé le 30 mai, les prix de l'immobilier ancien ont reculé de 0,2% au 1er trimestre 2023 sur le plan national, par rapport au dernier trimestre de l’année précédente. Une première depuis juin 2015, confirmant la crise de l’immobilier annoncée par de nombreux professionnels du secteur depuis plusieurs mois. Des prix sur un an toujours en hausse Cette crise semble davantage marquée en Île-de-France. Car dans cette région, les prix des logements anciens ont baissé de 1,1% sur les trois premiers mois de l’année 2023, selon les notaires du Grand Paris. Alors qu’en régions, sur cette même période, ils se sont en revanche légèrement accrus de 0,1%. Le recul moyen des prix des logements dans l’ancien au premier trimestre 2023 a déjà un impact sur le niveau des prix enregistré sur un an. En effet, même si ceux-ci restent en hausse (+3,1% pour les maisons, 2,2% pour les appartements), ils décélèrent toutefois nettement sur l’ensemble du territoire : “seulement +2,7% au premier trimestre 2023, après +4,6% au quatrième trimestre 2022, et +6,4% au troisième trimestre 2022”, selon Capital. La fin d’un cycle haussier dans l’immobilier ? Cette décélération de la hausse des prix de l’immobilier au premier trimestre 2023, causée notamment par l’envolée progressive des taux de crédit, soulève une question. Est-ce un phénomène passager, ou le signe d’un mouvement baissier durable ? Interrogée sur le sujet par le journal Le Parisien, la présidente de la commission statistiques des Notaires du Grand Paris, Elodie Frémont, estime que “le marché immobilier semble être entré dans une nouvelle ère”. Corinne Corinne Jolly, la présidente de Particulier à Particulier (PAP), le site annonces de location et de vente immobilières entre particuliers, évoque, elle, “la fin d’une phase” : celle des “taux de crédits bas”, et des “prix multipliés par 2,5 en 20 ans”. Des prix qui pourraient chuter de 20% Ainsi, selon les Notaires du Grand Paris, “la baisse annuelle des prix devrait s’accentuer au deuxième trimestre, avoisinant, pour l’Ile-de-France, 5% pour les appartements et 3% pour les maisons”. Dans un rapport publié le 30 mai, le think tank de centre gauche Terra Nova évoque même l'hypothèse d’une baisse des prix de l'immobilier de l'ordre de 20%. En effet, selon le site d’information MoneyVox, qui résume la pensée du groupe de réflexion, “la remontée des taux diminue l'attractivité des placements immobiliers, moins profitables et plus risqués que les placements obligataires”. Ce contexte est donc “propice à une baisse des prix d'achat immobilier”, explique le média. Une bonne nouvelle pour les acheteurs, moins pour les propriétaires.