Bien que toujours élevés, les prix des biens immobiliers commencent à diminuer, mais à un rythme plutôt modéré. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) espère une accélération du mouvement d’ici la fin de l’année afin de relancer l’activité. En effet, depuis plusieurs mois, les ventes ont considérablement baissé. Baisse des ventes en raison du difficile accès au crédit immobilier Selon la Fnaim, Le nombre de transactions pour 2023 s’affiche en repli de 15 % sur un an, et devrait redescendre en dessous du million. En seulement un an, ce sont 150 000 ventes en moins qui ont été conclues sur le segment de l’ancien. D’après les experts, Une décrue d’une telle ampleur est inédite en un demi-siècle, à l’exclusion de la période de crise des subprimes, la baisse ayant atteint 17 % et 12 % en 2008 et 2009. Important La fédération attribue cet essoufflement à l’inflation galopante et au durcissement croissant des conditions d’obtention d’un crédit immobilier. Depuis fin 2020, les autorités financières limitent le taux d’endettement des emprunteurs à 35 %. Ce plafond bloque même les dossiers de ménages disposant de revenus confortables et en mesure de fournir un apport personnel important. Certes, les banques disposent d’une dérogation, mais uniquement pour 20 % de leur production, et principalement pour une première acquisition d’une résidence principale. Des secundo-accédants et les investisseurs locatifs sont ainsi nombreux à être privés de crédit. Activité ralentie sous l’effet de la hausse continue des taux d’intérêt La remontée rapide des taux d’intérêt n’arrange en rien la situation. La moyenne actuelle se situe largement au-dessus de 3 % (hors assurance de prêt) pour les prêts sur 25 ans, réduisant progressivement la capacité d’emprunt des Français. Pourtant, en début 2022, ils étaient encore proches du seuil de 1 % atteint après des années de baisse continue. Important En parallèle, les prix commencent à peine à refluer. À fin juin, les prix moyens étaient encore en hausse de 2,9 % sur un an. Cependant, au cours des trois derniers mois, ils ont reculé de 1 % par rapport à l’an dernier. La dévalorisation a été plus marquée pour les maisons (-1,7 %) en comparaison avec les appartements (+0 %). La Fnaim anticipe une poursuite de la tendance sur les mois à venir. Pour l’ensemble de l’année 2023, son président table sur Une baisse de l’ordre de 5 % du prix au mètre carré, et de près de 10 % si on la combine à l’inflation. Si cette accalmie soulage les acheteurs et les autres acteurs du marché, elle risque de ne pas suffire à compenser la perte de pouvoir d’achat immobilier consécutive à la flambée des taux depuis début 2022. A retenir Bien que les prix immobiliers diminuent, ils restent élevés, ce qui explique la nette baisse des ventes. L’inflation élevée et les conditions d’obtention de crédit plus strictes, notamment le plafond de taux d’endettement à 35 %, contribuent à l’essoufflement du marché immobilier. La hausse des taux d’intérêt réduit la capacité d’emprunt des Français, y compris les ménages avec des revenus confortables. La Fnaim prévoit une poursuite de la baisse des prix immobiliers, mais celle-ci ne compensera pas la perte de pouvoir d’achat due à la hausse des taux d’intérêt.