La remontée des taux d’intérêt et les règles d’endettement freinent l’accès des Français à la propriété. Selon le dernier rapport de la Banque de France pour le mois de juin, la production de prêts à l’habitat est tombée à 11,1 milliards d’euros, soit 11,5 milliards de moins qu’à la même période en 2022. 11,1 milliards d’euros de nouveaux crédits immobiliers en juin L’augmentation continue des taux d’intérêt depuis début 2022 après des années de forte baisse entraîne une diminution de la production de crédits immobiliers. Au mois de mai, les nouvelles souscriptions étaient encore stables avec 14,1 milliards. En excluant les renégociations, le montant s’élevait à 12,1 milliards d’euros. Mais selon les données provisoires de la Banque de France, elle n’est plus que de 11,1 milliards d’euros en juin. Il s’agit d’un seuil inédit, qui n’avait plus été atteint en près d’une décennie. En effet, en décembre 2014, la production s’affichait à un niveau plancher à 10,9 milliards d’euros. Ce résultat s’oppose au pic historique de 38,6 milliards d’euros enregistré en janvier 2017. Pourtant, en janvier 2022, les établissements financiers avaient accordé 22,6 milliards d’euros de nouveaux emprunts hypothécaires. Hors renégociations, la production pour ce premier mois était de 19,1 milliards d’euros. Selon un grand courtier de la place, Le taux de baisse entre les chiffres du premier semestre 2022 et le premier semestre 2023 atteint 42 %. Une chute due à la cherté des crédits et aux règles d’endettement L’essoufflement de la production est la conséquence de la complexité croissante de l’accès au marché immobilier. En effet, après des années de baisse jusqu’à près de 1 %, les taux d’intérêt remontent très rapidement depuis 18 mois sur toutes les durées. En outre, les règles imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière excluent de nombreux emprunteurs du marché. Concrètement, le taux d’endettement est limité à 35 %, ce qui signifie que la part des revenus consacrée au remboursement du prêt ne peut dépasser 35 %. Important Même pour les ménages plus aisés ou les investisseurs immobiliers, les banques ne dérogent à ces normes que dans des cas bien précis, notamment un premier achat d’une résidence principale. Enfin, les banques exigent un apport personnel couvrant au moins 10 % du prix du bien. Pour les jeunes actifs n’ayant pas encore une épargne suffisante pour une telle contribution, il est difficile de satisfaire à cette condition. À retenir La remontée des taux d’intérêt et les règles d’endettement limitent l’accès à la propriété pour les Français. La production de prêts immobiliers en juin 2023 s’établit à 11,1 milliards d’euros, soit une baisse de 11,5 milliards par rapport à la même période en 2022. La baisse de la production est liée à l’augmentation continue des taux d’intérêt et aux règles d’endettement plus strictes.