Alors que les prix immobiliers déclinent dans toute la France, Marseille fait figure d’exception. La cité phocéenne, où Emmanuel Macron séjourne actuellement, résiste vaillamment à cette tendance baissière. Pour une fois, il n’est pas question des logements insalubres de Marseille, mais plutôt de la vitalité de son marché immobilier, longtemps considéré comme instable. Une hausse de 5 % sur un an L’image de la ville a clairement évolué auprès des acheteurs, une bonne nouvelle pour les vendeurs, mais moins pour les habitants locaux désireux d’acquérir un logement, confrontés à une escalade des prix qui se poursuit malgré le climat économique morose. ImportantEn seulement un an, les prix de l’immobilier ont augmenté de 5 % dans la cité phocéenne, tandis que le marché national se maintient avec difficulté à + 0,9 %. L’effet du télétravail est toujours bien présent, avec l’arrivée de Parisiens et d’habitants venus du nord de la France. Cependant, l’impact de la hausse des taux commence à se faire ressentir. Anthony Costanza selon Anthony Costanza, directeur du réseau d’agences immobilières ERA Marseille Nord. L’attractivité grandissante des quartiers nord Malgré cette augmentation, le marché immobilier marseillais reste accessible. Marseille se positionne parmi les métropoles les moins chères parmi les dix plus grandes villes de France, et ce, même si on la compare à ses voisines des Bouches-du-Rhône. À titre de comparaison, le mètre carré est estimé à 8458 € à Cassis, 5663 € à La Ciotat et 5311 € à Aix-en-Provence. Important À Marseille, le prix au mètre carré se situe légèrement au-dessus de 3700 €. Cependant, il ne s’agit là que d’une moyenne qui dissimule des réalités contrastées selon les quartiers. « Deux réalités de marché divisent la ville : le Nord et le Sud », comme explique Alexandra Verlhiac, économiste chez Meilleurs Agents. Toutefois, cette fracture tend progressivement à s’effacer grâce à la gentrification des quartiers nord. Une disparité entre les quartiers nord et le Sud ImportantLes quartiers du Sud, plébiscités par les touristes, affichent des prix plus élevés (en moyenne 4223 € le mètre carré) que leurs homologues du nord (3038 € le mètre carré), où l’activité est principalement portuaire. Néanmoins, certains quartiers du Nord attirent de plus en plus d’acheteurs, bien qu’ils soient pénalisés par la hausse des taux d’intérêt. Les prix flambent dans les XIVe, XVe et XVIe arrondissements, tandis que la hausse est plus modérée dans les quartiers huppés du Sud (entre +1 % et +2 % sur un an) tels que Saint-Louis, Merlan, L’Estaque ou Saint-Joseph avec des prix allant de 2177 à 2924 € par mètre carré. Pour ce qui est du XVe, malgré sa mauvaise réputation, il compte quelques quartiers calmes et conviviaux avec des commerces qui attirent les jeunes primo-accédants et les familles. A retenir Marseille résiste à la baisse des prix immobiliers en France, avec une hausse de 5 % en un an. La cité phocéenne attire de nouveaux acheteurs, mais cela rend l’accession à la propriété difficile pour les habitants locaux. Les quartiers nord, autrefois associés à la violence et au trafic, connaissent une gentrification progressive et attirent de plus en plus d’acheteurs. Les quartiers du Sud, prisés des touristes, affichent des prix plus élevés. Malgré sa réputation, le 15e arrondissement propose des quartiers attractifs pour les jeunes et les familles.