Au cours du premier semestre 2023, la montée en flèche des taux de crédit et l’envolée des prix des biens anciens ont exacerbé les difficultés d’accès à l’immobilier. En seulement un an, le poids des mensualités d'emprunt a plus que triplé dans le budget des Français, tandis que les prix affichés ont progressé de +4,8 %. Dès lors, la question mérite d’être posée : le logement sera-t-il bientôt réservé aux ménages les plus aisés ? Une analyse attentive du marché ancien, menée par l’Observatoire Guy Hoquet au premier semestre 2023, permet d’y apporter quelques éléments de réponse. La baisse des prix de l’immobilier se fait attendre Contrairement aux prévisions, les données révèlent une augmentation de +4,8 % des prix de l’immobilier entre juin 2022 et juin 2023, atteignant désormais une moyenne de 3 424 euros/m². Cette tendance s’explique par le fait que les prix n’ont entamé une petite régression qu’à partir de mai (-0,6 %). Au cours des quatre premiers mois, ils ont continué de monter. ImportantSi le marché semble maintenir sa dynamique de commercialisation sur un an (+ 6,1 %), c’est parce que les stocks de biens à vendre se sont rapidement constitués sur le premier semestre 2023 par rapport au second semestre 2022, avec un bond de +24,3 %. L’augmentation des mises en vente s’observe dans toutes les régions, mais l’Île-de-France se démarque avec un volume en hausse de +32,5 % comparé à fin 2022. Un affaiblissement de la capacité d’emprunt des acquéreurs La timide baisse des prix laisse penser que les vendeurs ont pris conscience de la pénurie d’acheteurs ayant la capacité d’emprunter. En effet, la remontée des taux d’intérêt sur la même période est véritablement saisissante. Le taux moyen avoisinait 1 % au début de l’année 2022 pour atteindre 4 % au premier semestre 2023, multipliant ainsi le coût du crédit immobilier par 3,5. Avec cette ascension fulgurante et un taux d’usure qui se rapproche dangereusement du taux moyen, bon nombre de ménages dont les primo-accédants sont dans l’impossibilité d’accéder à un prêt. Reste à espérer que la fixation récente du taux d’usure à 5,09 % et de sa réévaluation mensuelle jusqu’au 1er janvier 2024 va améliorer la situation. Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier, accueille favorablement cette opportunité tout en regrettant que Cela ne permette malheureusement pas une baisse durable des prix des logements. Stéphane Fritz De son côté, Maël Bernier, notre directrice de la communication, constate que la remontée des taux a considérablement réduit la capacité d’emprunt des Français et que, compte tenu des tarifs affichés dans certaines villes, il est difficile de concrétiser un projet immobilier même avec un apport conséquent. À retenir Au cours du premier semestre de l’année 2023, la montée en flèche des taux de crédit et l’envolée des prix ont exacerbé les difficultés d’accès au marché immobilier. En seulement un an, le poids des prêts dans le budget des Français a été multiplié par 3,5. Les prix affichés, quant à eux, continuent d’augmenter, enregistrant une hausse de +4,8 % sur la même période.