Depuis l’année dernière, les taux d’intérêt des crédits immobiliers remontent progressivement, conséquence du durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. En parallèle, les prix des biens immobiliers restent élevés. En conséquence, les durées des prêts à l’habitat s’allongent. Deux tiers des nouveaux propriétaires sont ainsi endettés sur plus de 20 ans. La durée d’endettement des ménages atteint un pic à 21 ans Selon une récente étude de l’Observatoire Crédit Logement, La durée moyenne de remboursement d’un crédit immobilier se situe actuellement autour de 21 ans. La progression est notable puisque deux ans plus tôt, la proportion de prêts bancaires souscrits pour plus de 20 ans était de 55,2 %. ImportantAujourd’hui, plus de deux financements sur trois ont un terme supérieur à cette durée, ce qui représente une hausse de plus de 10 points de pourcentage. Pour les professionnels, il s’agit d’un record, alors que les règles instaurées par les autorités financières limitent la durée d’endettement des ménages à 25 ans dans le cadre d’un projet immobilier. Cet allongement permet aux emprunteurs de réduire le montant de leurs mensualités. D’une part, ils doivent préserver l’équilibre de leur budget, alors que l’inflation pèse sur leur pouvoir d’achat. D’autre part, ils doivent faire en sorte que la part de leurs revenus consacrée au remboursement de leur crédit ne dépasse pas 33 %. La production de crédits immobiliers diminue ImportantToutefois, pour un nombre croissant de candidats à l’accession à la propriété, l’allongement de la durée de prêt immo ne permet plus de compenser la cherté des logements et l’apport personnel. Les banques ne transigent plus sur cette contribution de l’emprunteur au financement de l’achat du bien convoité et imposent un taux de plus en plus élevé. Certaines réclament même en plus que le souscripteur dispose d’une épargne équivalant à une année de mensualités. Faute de satisfaire à tous ces critères, de nombreux ménages sont contraints de reporter ou d’abandonner leur projet d’acquisition. Résultat, L’Observatoire Crédit Logement annonce une chute de 20 % du volume des crédits immobiliers accordés en 2022. Il souligne qu’un repli d’une telle ampleur n’avait plus été observé depuis la crise financière de 2008. Le mouvement devrait se poursuivre cette année, quoique dans une moindre mesure. Les courtiers anticipent ainsi une baisse de 10 % de la production totale pour 2023. Pour cela, ils misent sur un retour à la normale au deuxième semestre, sous réserve d’une diminution des prix au cours de la première moitié de 2023. Et cela passe selon les agents immobiliers par la capacité des vendeurs à ajuster leur prix, Un raisonnement basé uniquement sur la valeur étant susceptible de gripper le marché. À retenir La part des crédits d’une durée supérieure à 20 ans est passée de 55,2 % à plus de 66 % en deux ans. Les ménages négocient l’allongement de la durée de remboursement afin d’alléger leurs mensualités. La production de prêt immobilier a reculé de 20 % l’an dernier et devrait baisser de 10 % en 2023.