Sur un marché immobilier en berne sous l’effet de multiples facteurs, l’accès à la propriété est compliqué pour de nombreux Français. Ce contexte pénalise tout particulièrement sur les propriétaires de passoires thermiques, qui sont contraints de conserver leur bien plus longtemps. La détention plus longue des passoires thermiques, facteur de blocage du marché Selon une enquête réalisée par les notaires du Grand Paris, La durée de détention d’un bien immobilier est liée à son efficacité énergétique. En conséquence, les propriétaires de logements énergivores mettent davantage de temps que les autres aspirants propriétaires à changer de maison ou d’appartement. Le média en ligne Figaro Immobilier attribue cette situation aux conditions peu attractives de revente et de rachat d’une autre résidence principale. Élodie Frémont, présidente de la Commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, dénonce une « véritable crise du logement ». ImportantUn nombre croissant de ménages renonce à déménager en raison d’une pression financière accrue. Cette option est préférée à des compromis sur la surface ou sur le montant des mensualités, avec des taux d’intérêt toujours élevés et une baisse des prix plus lente que prévu. Ces différents facteurs entravent sérieusement la mobilité des Français. Des durées de détention record pour les passoires thermiques Ce choix de rester plus longtemps dans son logement actuel peut surprendre, dans la mesure où la part des biens classés F et G dans les transactions immobilières augmente. Le resserrement des critères du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) influence cette progression des ventes de biens gourmands en énergie, compliquant la recherche de repreneurs potentiels à un tarif acceptable. Les chiffres de 2023 montrent que Les appartements étiquetés G sont détenus depuis 13 ans (médiane), un pic inédit qui dépasse de cinq ans son niveau d’il y a dix ans. Les logements plus économes en énergie, à savoir ceux notés A, B ou C, se vendent plus rapidement. Ce scénario concerne également les maisons. Lorsqu’elles sont très peu performantes sur le plan énergétique (classe G), leurs propriétaires les gardent sur une durée de plus en plus longue, à 17,1 ans en 2023 contre 10,9 ans en 2021. Malgré une proportion moindre par rapport à l’ensemble des transactions, cette tendance aggrave le blocage du marché de la pierre. À retenir La hausse des prix de l’immobilier et le manque de logements abordables freinent la mobilité des Français. Les propriétaires de passoires thermiques énergivores sont contraints de conserver leur bien plus longtemps. La durée de détention atteint des records, à 13 ans pour les appartements et 17,1 ans pour les maisons. La part des passoires thermiques dans les transactions immobilières augmente, mais les potentiels acheteurs sont difficiles à trouver.