Le prêt à taux zéro (PTZ) va connaître un lifting en 2024. Mais les emprunteurs vont devoir patienter entre février et avril avant de pouvoir en bénéficier. Explications. Le prêt à taux zéro (PTZ) devait initialement prendre fin au 31 décembre. Mais en octobre, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé qu’il serait prolongé dans une version un peu différente. Le gouvernement souhaite en effet élargir l'accès au PTZ et toucher six millions de foyers supplémentaires, pour porter le nombre de foyers éligibles à 29 millions. Pour rappel, il s’agit d’un dispositif complémentaire au prêt immobilier classique, permettant aux primo-accédants d’emprunter une somme d’argent sans avoir à rembourser aucun intérêt en retour. Une entrée en vigueur probable entre février et avril 2024 Les emprunteurs devront donc être patients, car la mise en œuvre de la nouvelle version du PTZ ne débutera pas dès le 1er janvier, a indiqué Bercy au journal Le Monde. « La loi de finances pour 2024 entérine les grandes lignes du nouveau dispositif. Elle sera complétée en janvier par un décret d'application fixant l'ensemble des caractéristiques et précisant la date d'entrée en vigueur, probablement entre le 1er février et le 1er avril ». Qu’inclut la nouvelle mouture du PTZ ? Elle prévoit, notamment, un recentrage du dispositif sur les appartements neufs en zone tendue et sur les logements anciens avec travaux en zone détendue, excluant ainsi les maisons individuelles neuves. Une mesure qui suscite des réactions mitigées, notamment de la part de la Fédération française du bâtiment (FFB). Son président, Olivier Salleron, déclare que « le gouvernement joue avec le feu en amputant le PTZ neuf. On ne casse pas un dispositif en pleine crise du logement ». Des plafonds de revenus éligibles réévalués Par ailleurs, les plafonds de revenus éligibles au PTZ nouvelle version sont réévalués, avec l'introduction d'une quatrième tranche pour les revenus compris entre 37 000 euros et 49 000 euros par an. Le PTZ pourra financer 20% du prix d'acquisition du bien pour cette nouvelle tranche. La quotité du PTZ, représentant la part du prêt dans le financement de l'opération, est également modifiée. Pour les ménages les plus modestes, dont les revenus sont inférieurs à 25 000 euros par an en zone tendue, la quotité s'établit à 50% du prix d'acquisition du bien. Soit une augmentation, par rapport aux 40% précédents. « Le nouveau PTZ est très favorable à la fois aux emprunteurs modestes, qui pourront financer dans certains cas jusqu’à la moitié de leur achat mais aussi aux classes moyennes avec la création d’une tranche supplémentaire de revenus », analyse Frédéric Dupuis, responsable marketing marché des particuliers de Crédit agricole SA. Reste à attendre la publication du décret d'application du PTZ 2024 pour connaître les modalités précises de mise en œuvre du dispositif.