Le lien entre la performance énergétique d’un logement et son prix de vente est de plus en plus manifeste sur le marché immobilier. Les biens énergivores, souvent étiquetés avec une classification basse comme F ou G, connaissent une tendance à la baisse de leur valeur à l’achat. Ces biens qualifiés de « passoires thermiques font généralement l’objet d’âpres négociations. Variations régionales des décotes Les différences régionales soulignent cette réalité de manière frappante. En Nouvelle-Aquitaine et dans le Grand Est, les propriétaires de maisons énergivores observent une dépréciation importante lors de la vente, grimpant jusqu’à -22 % et -21 % respectivement. Les appartements sont davantage épargnés, puisque les taux de dévalorisation sont plus modérés, à -10 % et -11 %. La marge de négociation pour les candidats à l’achat est de fait plus importante pour les maisons. Me Frédéric Violeau, notaire à Caen et responsable des statistiques immobilières au Conseil supérieur du notariat, explique que Les propriétaires de maisons individuelles, conscients de la responsabilité des travaux qui leur incombent, sans le soutien d’un syndicat de copropriétaires, sont plus enclins à négocier le prix à la baisse que ceux des appartements énergivores. Me Frédéric Violeau Valorisation des logements vertueux En parallèle, la question de la valorisation des logements vertueux, qui figurent dans la partie haute de l’échelle, dans les classes A ou B, suscite un intérêt croissant. Pour les maisons, bien que le caractère écologique permette un gain de valeur, celui-ci est moins significatif que la décote des passoires thermiques. Les données recueillies en Auvergne–Rhône-Alpes mettent ce phénomène en lumière de manière marquée. En effet, les résidences anciennes classées A ou B sur le DPE ont pu trouver preneur à un prix supérieur de 6 % par rapport à celles étiquetées D, alors que la comparaison des biens de la catégorie D avec les propriétés gourmandes en énergie fait apparaitre un écart de 15 % en défaveur de ces dernières. Ces chiffres montrent l’impact tangible de l’efficacité énergétique sur les prix immobiliers. Cette dynamique fluctue selon les régions et reste un facteur clé dans les négociations, où la sensibilisation aux enjeux environnementaux joue un rôle de plus en plus déterminant. À retenir : Le DPE influence fortement les prix immobiliers : les logements énergivores, classés F ou G, subissent des décotes importantes à la vente. Les maisons vertueuses, classées A ou B, se vendent légèrement plus cher, mais la valorisation est moins marquée que la dépréciation des passoires thermiques. La tendance varie selon les régions, avec une négociation à la baisse plus fréquente pour les maisons énergivores et une valorisation moins significative pour les logements vertueux.