Face à des taux toujours très élevés, et des banques réticentes à prêter, les intentions d'achat immobilier des Français stagnent pour 2024. Mais nombreux sont ceux qui voient l'investissement dans des passoires thermiques comme une alternative. Les Français ont-ils toujours l’espoir d’acquérir un bien immobilier en 2024 ? La quatrième édition du baromètre "Les Français Immobilier", réalisée par OpinionWay pour le réseau immobilier Laforêt, a tenté de répondre à la question. La crise économique freine l'accès à la propriété Publiée le 21 décembre, l’étude rappelle que la crise actuelle du logement et de l’immobileir va de pair avec les conditions d'acceptation de prêt durcies. Selon les dernières données de la Banque de France, l'octroi de nouveaux crédits a en effet reculé de plus de 41% en un an, s'élevant à 11,1 milliards d’euros en juin dernier, contre 19 milliards l'année précédente. Dans ce contexte, près de six Français sur dix sont certains que les critères actuels pour obtenir un crédit immobilier amèneraient les banques à refuser de leur prêter de l'argent (58%). Un chiffre en hausse de 2 points par rapport à septembre 2023, selon l’étude. Ce qui découragerait 56% d'entre eux à se lancer dans un achat immobilier. Les conditions d'obtention des crédits semblent être un frein particulièrement important pour les potentiels primo-accédants, soit ceux qui ne sont pas encore propriétaires. En effet, les deux tiers des répondants anticipent de manière certaine un refus des banques s’ils présentent leur dossier (66%). Et sans surprise, les Français dont la situation financière serait fragile sont également pessimistes. 66% des sondés, issus des catégories dites populaires, sont persuadés que leur dossier ne passerait pas auprès d'une banque, contre 49% parmi ceux issus des catégories dites “supérieures”. Des intentions d'achat immobilier qui stagnent Paradoxalement, alors que les taux de crédit dépassent aujourd’hui les 4,5% pour les prêts les plus longs, “un tiers des interviewés (32%) affirme que les taux n’auraient pas d’impact sur un éventuel projet immobilier, un score en hausse de 6 points par rapport à décembre 2022", souligne l’étude. Pour autant, près d'un quart des Français ont dû annuler ou retarder des projets immobiliers en raison de la conjoncture actuelle. Les projets des plus jeunes sont particulièrement touchés, avec 39% des moins de 35 ans ayant dû revoir leurs plans. Les intentions d'achat stagnent en conséquence pour 2024. En mars dernier 14% des interviewés déclaraient avoir l'intention d'acheter un bien immobilier en 2023 ; et aujourd'hui 15% des Français ont ce projet pour l'année prochaine. Quant aux mesures gouvernementales, elles peinent à stimuler le marché. Aujourd’hui, seuls “23% des Français affirment que ces mesures, comme l’assouplissement des conditions d’accès au PTZ, les incitent à investir dans la pierre", selon l’étude. L'investissement dans les passoires thermiques émerge comme une alternative Face à un marché immobilier en difficulté et un pouvoir d'achat contraint, l'investissement et la rénovation d'une passoire thermique est perçu comme une opportunité pour de nombreux acheteurs. Et ce, malgré une tendance à la hausse des prix de l'énergie et des réglementations plus strictes vis-à-vis des logements classés G et F au diagnostic de performance énergétique (DPE). "La majorité des sondés considère qu’aujourd'hui qu’acheter un logement dit 'passoire thermique' et le rénover est une bonne solution pour investir dans l'immobilier (52%)", révèle l’étude. Pour cause, d’après une récente enquête des Notaires de France, les maisons classées F ou G peuvent se vendre jusqu’à 22% moins cher qu’un bien de même type noté D. Et pour les appartements, ces décotes peuvent aller jusqu’à 11%. Une aubaine pour les acheteurs, qui devront toutefois réaliser d’importants travaux de rénovation s’ils comptent louer leur logement. *Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1036 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées les 6 et 7 décembre 2023 par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview).