Le marché résidentiel français connait une période de ralentissement, avec une activité qui se contracte et des prix en recul dans l’ancien, sur l’ensemble du territoire. Cette tendance baissière s’explique par le resserrement des conditions d’octroi des crédits immobiliers. En effet, il faut savoir que la politique monétaire ultra-accommodante menée par la Banque centrale européenne avait permis aux banques de la zone euro de prêter à livre ouvert, ce qui avait contribué à une hausse continue de l’immobilier pendant plus de vingt ans, à l’exception de la crise financière de 2008-2010. Un possible retour à la normale Les experts s’accordent à dire que le secteur de l’immobilier est actuellement en phase de transition, traversant un nouveau cycle de changement. Toutefois, une question demeure en suspens : la baisse des prix de l’immobilier ancien se poursuivra-t-elle lentement ou s’accélérera-t-elle, menaçant de faire craquer le marché et impactant lourdement le secteur de l’investissement locatif ? Les notaires de France, en début d’année, ont défendu un rééquilibrage du marché et ont observé une décélération des prix, qui ne peut être que le signe d’un ajustement semestriel et d’un retour à la normale. Notre scénario principal est celui d’une baisse modérée des prix en 2023, autour de -1 % à l’échelle nationale, Vincent Desruelles Indique Vincent Desruelles, directeur d’études de Xerfi. Les ventes devraient reculer de -10 % à -15 %, pour terminer en dessous de la barre du million de transactions, l’équivalent du creux atteint à l’été 2020 pendant la crise sanitaire. Des risques de dégâts limités grâce à un marché du financement sain en France ImportantMoody’s se veut également rassurant et estime que les prix des logements en France se stabiliseront ou diminueront probablement avec moins de volatilité que lors de la crise de 2008, grâce à un marché du financement sain qui devrait limiter les dégâts en France. Les emprunteurs à taux fixe étant largement protégés contre la hausse des taux, Moody’s table sur une variation annuelle des prix comprise entre -1 % et +1 % cette année. En somme, si un repli modéré des prix est envisageable, une accélération de cette baisse pourrait mettre à mal la résilience du secteur immobilier en France. À retenir Le marché immobilier français est en berne, confronté à une baisse des transactions et des prix. Ce ralentissement des activités s’explique par la fin des prêts à taux bas. Selon les notaires de France, Xerfi et Moody’s, la baisse des prix devrait ralentir pour revenir à la normale. L’immobilier français est soutenu par un marché du financement sain.