Afin de réduire l’impact carbone des sources d’énergie, les pouvoirs publics interdisent l’installation de chaudières à gaz dans les bâtiments neufs. En revanche, le ministre du Logement a fait savoir que le gouvernement ne prévoit pas d’appliquer cette règle aux constructions existantes. Inquiétudes autour de l’éventuelle interdiction des chaudières à gaz dans les logements anciens Lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, l’élu du Morbihan Paul Molac a interrogé le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein concernant une éventuelle interdiction du renouvellement des chaudières à gaz dans les constructions anciennes. Une telle décision affecterait en effet trois secteurs : l’agriculture, le gaz, le bâtiment. Car les chaudières à gaz existantes devraient alors être remplacées par des pompes à chaleur. Or, cet équipement est plus coûteux, ce qui pourrait alourdir le prix du bien, dans un contexte de forte hausse des taux de crédit immobilier et de dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Il est également plus gourmand en électricité et surtout, il pourrait freiner le développement de la production de biogaz en France. Sur ce point, le parlementaire a rappelé Les investissements réalisés par de nombreux agriculteurs dans la méthanisation afin de produire du gaz vert destiné à alimenter directement les réseaux. Les professionnels s’inquiètent de la perspective d’un abandon pur et simple de cette source d’énergie à terme. Banissement des systèmes exclusivement à gaz dans un objectif de décarbonation de l’énergie Pour l’heure, selon le ministre du Logement, Le bannissement progressif des chaudières à gaz ne concerne que les constructions neuves. Dans le détail, depuis le 1er janvier 2022, les maisons neuves doivent être dotées de solutions de chauffage hybride, à la place des systèmes fonctionnant exclusivement au gaz. À compter de 2025, la réglementation s’étendra aux logements collectifs, qui devront opter pour un dispositif intégrant une pompe à chaleur électrique ou un chauffe-eau thermodynamique. L’objectif est de réduire la consommation de gaz des Français et la dépendance aux énergies fossiles provenant de l’étranger. L’an dernier, ce volume, composé à 98 % de gaz fossile importé, a atteint 450 TWh, et a servi principalement à chauffer les bâtiments. ImportantLa production de chauffage et de l’eau chaude sanitaire à gaz reste donc autorisée dans les logements anciens, même dans le cadre d’une rénovation énergétique. Olivier Klein a affirmé que L’effort vers la décarbonation de l’énergie requiert un travail avec l’ensemble des acteurs et des fournisseurs. Olivier Klein Une affirmation qui ne rassure pas totalement la filière, laquelle redoute un changement de position du gouvernement au cours des prochaines années. À retenir Depuis le 1er janvier 2022, les chaudières à gaz sont interdites dans les constructions neuves individuelles, et la règle s’étendra aux logements collectifs en 2025. Selon le ministre du Logement, les chaudières à gaz sont encore autorisées dans les logements anciens. Les filières gaz, bâtiment et surtout agriculture redoutent l’abandon de la production de gaz vert en France.