La Banque de France a publié une note dans laquelle elle exprime ses réserves quant à un assouplissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers envisagé par le ministère de l’Économie. Selon elle, une telle mesure pourrait conduire de nombreux ménages à se retrouver en situation de surendettement. Travaux d’évaluation en cours Le ministère de l’Économie a examiné les raisons qui ont entraîné la baisse brutale de la production de prêts immobiliers en 2022, étant donné que les recommandations émises par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) sont entrées en vigueur au début de ladite année. Celles-ci comprennent : l’interdiction pour les banques de proposer des prêts d’une durée supérieure à 25 ans (à quelques exceptions près) ; la limitation de l’effort de remboursement maximal à 35 % de l’emprunteur. Toutefois, les organismes de crédit peuvent déroger à ces règles pour 20 % des crédits qu’ils octroient. ImportantAujourd’hui, le ministère de l’Économie envisage un assouplissement de ces conditions, mais la Banque de France émet des doutes quant à la pertinence d’une telle proposition. Selon elle, cela ne fera qu’augmenter les risques de surendettement des ménages, en particulier dans une période où l’inflation se fait fortement ressentir. Baisse de la demande La Banque de France constate une baisse de la production de crédits immobiliers, expliquée avant tout par une moindre demande des ménages qui ont déjà satisfait leurs besoins en la matière durant les années précédentes, notamment au premier semestre 2022. Selon elle, les ménages attendent une stabilisation des prix de l’immobilier avant de s’engager dans de nouveaux projets d’acquisition. Les recommandations du HCSF ne sont donc pas la première cause du recul de la production de crédits immobiliers. Pour relancer le marché du crédit immobilier, la Banque de France préconise plutôt le maintien d’un financement sain et équilibré de l’immobilier. À retenir Face à la baisse du volume des crédits immobiliers octroyés, le ministère de l’Économie et la Banque de France ne sont pas d’accord sur la marche à suivre. La Banque de France s’inquiète des conséquences de l’assouplissement des conditions d’octroi sur les finances des ménages et craint particulièrement la multiplication des cas de surendettement.