Les rayons ensoleillés n’ont pas suffi à réveiller le marché immobilier de sa léthargie. Les notaires ne cachent pas leur inquiétude face à la chute d’activité affectant tant la conclusion de nouveaux mandats que les interactions et les visites avec les potentiels acquéreurs. Selon le professeur Bernard Thion qui a décortiqué le sondage d’Immonot sur le secteur immobilier fin juin 2023, la dégradation de l’activité gagne du terrain sur la plupart des études notariales en France. L’activité tourne au ralenti Le marché a commencé à montrer des signes d’essoufflement avec la remontée des taux immobiliers. Cela s’est traduit par un ralentissement des transactions et une chute des prix, résultant de la suspension des projets en attente d’accords de prêts. Avec l’arrivée des beaux jours, le marché était censé sortir de sa léthargie, mais l’activité a continué à décliner. Les clients ne se bousculaient pas dans les études, annonçant une période ardue pour beaucoup dans les mois prochains. Une préoccupation partagée par Me Charrier de La Flèche, dans le Maine-et-Loire, qui pointe une dégradation généralisée de l’activité depuis mars dernier. Dans le même temps, les médias accentuent le marasme ambiant, ce qui entretient la méfiance des candidats à la propriété. ImportantBien que le pourcentage de notaires anticipant un effondrement de l’activité demeure quasi immuable à 50 %, celui en faveur d’un redressement dégringole de 17 % à 5 %, tandis que celui tablant sur la stabilité évolue de 31 % à 45 %. Des prévisions de plus en plus pessimistes des notaires Les prix poursuivent leur glissade, provoquant des « grincements de dents » chez les vendeurs qui, contre vents et marées, continuent d’espérer l’arrivée d’acheteurs parfaits, encore inconscients de cette situation. Cependant, les primo-accédants semblent avoir déserté le marché avec le durcissement des conditions d’octroi de crédit. Résultat, c’est le règne d’un marché de renouvellement. Autrement dit, les acquéreurs potentiels doivent d’abord écouler un bien détenu dans un contexte de déclin du secteur en ayant la mainmise sur les prix. Par conséquent, il n’est pas surprenant que la baisse se propage à tous les échelons. De là émerge le pessimisme des notaires. Concernant les logements : 60 % d’entre eux anticipent une diminution des prix, contre 78 % il y a deux mois. 22 % des notaires prévoient une stabilité au niveau actuel. 0 % envisage une augmentation. Concernant les terrains, les proportions restent plus ou moins stables, soit respectivement 57 %, 43 % et 0 %, contre 59 %, 38 % et 3 % il y a deux mois. Face à un repli persistant du marché, la majorité des notaires penchent résolument pour une perspective de vente, soit 79 % pour les logements et 53 % pour les terrains. Toutefois, une minorité constituée de 13 % de notaires maintient leurs recommandations en faveur de l’achat de logements dans des régions « bénies » où le marché a retrouvé une stabilité tarifaire et où la demande fait son retour. En ce qui concerne les terrains à bâtir, la proportion des acheteurs demeure notable pour s’établir à 33 %, contre 36 % lors du dernier sondage. Cependant, une part toujours significative de candidats à l’acquisition se montre indécise, car le marché reste complexe à évaluer sur le long terme. À retenir Les beaux jours n’ont guère insufflé de vitalité au marché immobilier, qui demeure engourdi, provoquant l’appréhension des notaires. Face à l’augmentation des taux d’intérêt, le nombre de transactions s’effondre et les niveaux de prix fléchissent, entravés par les projets suspendus en attente d’accords de prêts.