Le marché du luxe ne souffre pas de la crise économique mondiale. Au contraire, il en profite. L’achat d’un bien immobilier est considéré comme un investissement sûr et un plaisir pour les riches clients. À l’inverse d’un placement en bourse ou à la banque, il ne risque pas de souffrir d’une inflation. Les acheteurs fortunés arrivent là où les opportunités se présentent. Le seul critère d’achat est le luxe. Les maisons impeccables, avec terrasse et bien situées, se vendent très bien. Les logements présentant des défauts ou qui ont besoin de travaux peinent, en revanche, à trouver des preneurs. Acheter une maison luxueuse n’est pas seulement un investissement, mais aussi un plaisir pour les acquéreurs. Madrid, Londres et Paris constituent les destinations européennes des fortunés internationaux. L’essor du marché du luxe n’est toutefois pas restreint en Europe, mais s’étend dans différents pays du monde. Les professionnels de l’immobilier parlent ouvertement de la situation actuelle. Les acheteurs étrangers en Europe La moitié des acheteurs à Paris est constituée d’étrangers. Même situation à Londres, selon Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. Pour Madrid, ce sont les clients sud-américains qui sont les plus présents dans la ville. Les étrangers représentent d’ailleurs 85 % du volume des transactions contre 15 % seulement, pour les Espagnols. Le patron de Barnes ajoute : Nous n'avons jamais réalisé autant de ventes d'un montant supérieur à 10 millions d'euros qu'en 2022. Thibault de Saint-Vincent Londres avait une large clientèle russe. Le contexte de guerre en Ukraine a impacté le secteur de l’immobilier. Cependant, la baisse de la demande n’affecte en rien le prix des maisons. Par ailleurs, les Moyen-orientaux continuent d’investir dans l’immobilier britannique. Au-delà de l’attrait pour la ville, ils apprécient le système éducatif local. C’est aussi une occasion à saisir pour un investissement locatif. Les Américains profitent aussi de la valeur du dollar par rapport à l’euro depuis quelque temps. Le président de Féau, Charles-Marie Jottras, ajoute : Ils achètent aussi des châteaux historiques en France - qui restent pour eux un fantasme - ou des biens en Italie, dans la région de Florence, à Venise ou à Rome. Thibault de Saint-Vincent Une situation qui se généralise Barnes constate des opportunités partout dans le monde. Les stations balnéaires et les aires de ski trouvent facilement des intéressés. Le président de Féau explique que : Tous les Caraïbes et en particulier les Bahamas explosent. Thibault de Saint-Vincent À Saint Barthelemy, ville phare des Caraïbes, le mètre carré d’une maison peut atteindre 50 000 voire 60 000 euros. Le responsable de Barnes à Madrid, Alvise da Mosto, mentionne particulièrement les Colombiens, les Péruviens et les Chiliens. Le représentant de Barnes à New York, Yann Rousseau, explique que les prix sont maintenus malgré une baisse des transactions. Là où se tournent les acheteurs, résident les opportunités à saisir. La situation immobilière de New York commence d’ailleurs à se redresser après la pandémie du Covid-19. Un appartement avec terrasse situé dans un beau quartier est estimé à des dizaines de millions de dollars. Si les clients à revenus modestes revoient leurs projets en fonction des taux de remboursement d’emprunt, les plus riches avancent. En outre, le nombre de clients fortunés ne cesse d’augmenter selon Barnes.