Inversion des rôles. Actuellement, l’État affiche un taux d’endettement largement élevé comparé à celui des ménages en termes de crédit immobilier. En parallèle, depuis quelques années, les taux de crédit ont connu une hausse en flèche. Par ailleurs, l’obtention d’un taux de crédit sous le seuil de 2 % est aujourd’hui extrêmement rare, voire impossible. Circonstances exceptionnelles. La situation actuelle s’avère intenable pour les banques. Ces dernières ont retravaillé leurs stratégies d’accord de prêts aux ménages. Obligées de revoir les taux à la hausse, l’époque où les taux s’estimaient à 1% est passée. Il s’agit pourtant de l’automne dernier, une période lointaine sur la ligne du temps des emprunteurs. L’augmentation brutale des taux de crédit immobilier s’est décuplée sur un intervalle de temps très court. À l’allure des fluctuations actuelles, l’enfoncement du taux d’usure est inévitablement à craindre. D’un autre côté, la position de l’État n’est pas meilleure. Il emprunte à un taux exceptionnellement élevé, bien plus que les particuliers. Une situation atypique Selon Maël Bernier, notre directrice de la communication et porte-parole, aucune situation semblable n’a été observée depuis 2006. À l’époque, la différence entre les taux prêt immobilier et les OAT était encore acceptable, avoisinant les 0,3 %. La moitié des crédits étaient accordés à partir de taux variables. De nos jours, cet écart frôle incroyablement les 1 %. Malgré une nette amélioration, les taux variables atteignent difficilement les 5 %. L’OAT s’envole à un rythme hallucinant. Cela pourrait entraîner une situation jamais rencontrée. Il serait possible que l’État effectue son emprunt à un taux dépassant le seuil autorisé. Avec 3,05 % pour le taux d’usure et 2,8 % pour l’OAT, il y a risque de rejet de demande. Ces conditions sont plutôt paradoxales, puisque le taux d’usure ne concerne pas l’État. Les statistiques des analyses démontrent que le domaine du crédit immobilier rencontre des problématiques sérieuses. Sur 10 ans, l’État emprunte à un taux de 3 % pour les acquisitions de logements. Pour ce qui est des ménages, les taux se retrouvent aux alentours de 2,2 %. Par conséquent, les banques tirent plus de profits en prêtant à l’État, au détriment des ménages. D’après Maël Bernier, beaucoup d’entre elles ont même arrêté d’accorder des crédits immobiliers parce que ce n’est plus bénéfique. Le taux de crédit augmente démesurément Le taux de crédit sur 20 ans est arrivé à doubler en un an seulement. Au niveau des crédits sur 20 ans, la moyenne des taux se trouve aux environs de 2,2 %. Cela est à considérer sans les frais et l’assurance. Sur 25 ans, le taux avoisine les 2,35 %. Selon les courtiers, le taux atteindra très bientôt les 2,5 %. Il est très rare d’obtenir un taux de 2 %. C’est uniquement accordé aux meilleurs dossiers, dans des mesures exceptionnelles. Le 1er octobre dernier, le taux d’usure plafonnait à 3,05 %. Cette variable risque cependant de basculer en un clin d’œil. Malgré la mise à jour du taux d’usure envisagée le 1er janvier 2023, une situation de blocage est à craindre. Cela se ressentira au cours des prochaines semaines. Sylvain Lefèvre, président de la Centrale du financement, désigne l’État comme responsable de la crise immobilière actuelle. En parallèle, le blocage du taux d’usure ne permet pas aux locataires de devenir propriétaires.