Depuis le début de l’année, les taux d’intérêt moyens des prêts à l’habitat sont en baisse. Les porteurs des meilleurs dossiers peuvent aisément trouver une proposition à moins de 1 %. En revanche, d’autres profils peinent à se faire financer, voire doivent renoncer à leur projet. Des taux très bas qui profitent surtout aux hauts salaires D’après un communiqué de l’observatoire Crédit Logement/CSA, Les taux des crédits immobiliers sont revenus à leur niveau du printemps en décembre 2020 après une chute de 10 points de base depuis juin et une hausse de 16 points au deuxième trimestre. Pour autant, ces moyennes n’ont pas réussi à égaler leur niveau d’avant la crise. Certains emprunteurs ont quand même bénéficié de conditions très attractives. C’est le cas de ceux qui justifient de revenus confortables correspondant à trois SMIC ou plus, puisque les banques ont appliqué des décotes de 3 points de base entre décembre et janvier. Dans le détail, selon l’Observatoire, Les personnes qui touchent cinq SMIC obtiennent un taux moyen de 1 %, contre 1,13 % pour les salariés percevant entre trois et cinq SMIC. En revanche, pour ceux qui gagnent moins de 3 SMIC, le taux moyen se situe à 1,25 %, en progression de 3 points. Diminution de la durée moyenne des prêts immobiliers L’organisme souligne également Le recul de la durée moyenne des prêts à 227 mois en janvier, comme à l’automne 2019. Pourtant, cet indicateur était remonté au début du second semestre 2020 afin de compenser l’impact de l’envolée des prix des logements, et avait atteint 235 mois en octobre. Puis en décembre, il a entamé sa décrue, qui s’est poursuivie en début d’année 2021. En combinant une durée d’endettement plus longue, dans la limite des 27 ans imposés par le HCSF, et les prêts très bas, la capacité d’emprunt des candidats à l’achat immobiliers s’est sensiblement améliorée. Pas d’accès aux taux attractifs pour les ménages modestes Malheureusement, les ménages modestes, eux, n’ont pas profité des taux bas. D’une part, des millions de personnes ont subi une perte de revenus à cause de la crise sanitaire. D’autre part, les banques se protègent en réclamant un apport personnel correspondant à 10 % au moins du prix du bien ciblé. Enfin, malgré un assouplissement en décembre, les restrictions du HCSF concernant le plafond d’endettement à 35 % continuent de pénaliser certains foyers. En décembre, l’observatoire déplorait la mise en place du deuxième confinement, qui a causé une dégradation des conditions de réalisation des projets des Français moins aisés, les contraignant à l’annuler ou le reporter. Les conséquences sur l’activité sont notables, avec un plongeon de 18,1 % des nouvelles souscriptions de prêts en 2020.