Les riches étrangers affluent en Corse pour y acquérir une résidence secondaire. Ceci entraîne une flambée sans précédent des prix de l’immobilier. Les locaux se plaignent de ne plus accéder à des biens de qualité ; lesquels sont devenus hors de prix en l’espace de quelques années seulement, à cause de la spéculation foncière. Les prix s’emballent Aussi bien pour le foncier que pour les immeubles, la Corse fait face à une envolée des prix, comme le rapporte l’étude menée par l’Agence de l’urbanisme corse (AUE). Important Sur l’île de Beauté, le prix des terrains constructibles a connu une hausse de +23 % en une décennie (2006 – 2017). Sur la même période, la Métropole observait la tendance inverse, avec une baisse de -28 %. Le marché immobilier a, certes, gardé son dynamisme, mais ceci se faisait au détriment de la population locale. Le prix du foncier a littéralement explosé en l’espace de 10 ans, en progression de +138 %. Devenues trop chères pour les résidents, les propriétés sur les littoraux suscitent un engouement considérable auprès des étrangers fortunés. Les locaux sont peu à peu poussés vers l’intérieur des terres où les biens de haut standing sont également pris d’assaut par les non-résidents (pour leur servir de résidence secondaire). Comme le souligne Rosa Prosperi, l’élue de Corsica Libera, Les Corses n’ont plus la possibilité de se positionner sur l’acquisition d’un bien de qualité, et ceux qui en possèdent encore se retrouvent contraints de vendre. Rosa Prosperi Pour avoir une idée des prix pratiqués sur l’île et des disparités qui existent entre les quartiers du cœur de la Corse et ceux des littoraux, il faut savoir qu’une maison de type T4 est proposée en moyenne à 127 950 euros si elle se trouve dans l'arrière-pays, mais peut se vendre jusqu’à 350 500 euros si elle se situe du côté du Pays ajacéen et même atteindre les 700 000 euros dans le cas où elle est localisée dans le village d’Albitrecca. Les locaux réclament des actions concrètes C’est l’AUE qui tire la sonnette d’alarme : malgré la très bonne santé du marché, la spéculation foncière et immobilière est en train d’exclure petit à petit les Corses de leur île. Des solutions ont bien été proposées pour remédier à la situation, mais pour l’instant, aucune mesure concrète n’a été prise. Certaines personnes, comme Rosa Prosperi, suggèrent la mise en place du statut de résident. Celle-ci vise à surtaxer les résidences secondaires, en particulier celles à vocation spéculative. Le gouvernement a rejeté en bloc cette proposition. D’autres souhaitent agir de manière moins radicale et recommandent le Bail Réel Solidaire comme solution. Pour bénéficier des avantages du dispositif, il faudra que l’acquéreur du bien en fasse sa résidence principale ; la priorité sera ainsi donnée au primo accédant.