La réforme des dispositifs d’aide à l’accession immobilière menée par le gouvernement a eu un impact important sur le marché en 2018. À cause du recentrage opéré sur le prêt à taux zéro, leur nombre a chuté de 27 %, ce qui représente autant de primo-accédants exclus du marché. Le recentrage du PTZ entraîne une chute de 27 % de la production Selon les chiffres de la Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l’Accession Sociale à la Propriété (SGFGAS) pour 2018 et récemment publiés par Les Échos, le nombre de prêts à taux zéro distribués est passé de 123 477 à près de 90 000, ce qui représente un repli de 27 %. C’est la conséquence des changements apportés sur le PTZ depuis le 1er janvier 2018. Pour mémoire : Cette aide est dédiée aux ménages qui achètent pour la première fois leur résidence principale ou n’ont en pas été propriétaires pendant au moins deux ans avant le dépôt de leur demande et satisfont à certaines conditions de ressources. Son montant peut représenter jusqu’à 40 % du coût total de l’opération. Auparavant accessible à travers le territoire, il ne concerne plus que les biens neufs dans les zones A et B1, caractérisées par une forte tension immobilière et les logements à réhabiliter dans les villes moyennes des zones B2 et C, dites « détendues », mais seulement à hauteur de 20 % et jusqu’à fin 2019. Les sommes engagées pour réaliser les travaux doivent correspondre au moins à 25 % du montant du projet immobilier. L’État et les courtiers anticipent une nouvelle baisse des PTZ octroyés en 2019 Le recentrage du dispositif s’est fait ressentir chez les courtiers. En 2018, ils ont enregistré une baisse de près de 30 % du volume global de dossiers incluant ce prêt gratuit, les intérêts étant pris en charge par l’État. Le repli est plus marqué dans le neuf que dans l’ancien, avec respectivement un tiers et un cinquième de demandes en moins. En parallèle, le montant moyen des PTZ octroyés a diminué de 10 %. Pour ces professionnels, « Cette évolution montre que le plafonnement de la quotité de financement à 20 % du montant de l’opération dans les zones B2 et C a pesé plus lourdement sur la solvabilité des primo-accédants que l’inéligibilité des logements anciens dans les zones A et B1 ». Dans les secteurs détendus, le secteur de la construction a été fortement pénalisé par la réforme. Le mouvement baissier devrait se poursuivre en 2019 puisque les estimations du gouvernement n’anticipent que 88 200 prêts distribués d’ici le 31 décembre.