Les taux de prêts à l’habitat ont battu les records de faiblesse atteints en novembre 2016, y compris sur 25 ans. En juin, les courtiers annoncent des décotes supplémentaires. Toutefois, le mouvement baissier ralentit, tandis que les prix des biens poursuivent leur hausse, ce qui risque d’affecter le pouvoir d’achat immobilier des Français. Nouvelle baisse des taux et allongement de la durée de crédit Important Après des mois de repli continu, les taux immobiliers sont tombés en mai 2019 à 1,29 % hors assurance, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Toutes les durées sont concernées, même les plus longues. Les bons profils peuvent ainsi emprunter à un taux de 0,95 %, voire moins sur 20 ans, et à environ 1,20 % sur 25 ans. Pour des dossiers de qualité, ces conditions exceptionnelles sont encore négociables, parfois jusqu’à 1,1 %. Seuls les taux des financements sur 30 ans sont restés stables depuis 2018, avec un seuil à 1,55 % et 2,1 % en moyenne. Si ces contrats sur trois décennies sont assez peu nombreux, la tendance générale est indéniablement à l’allongement des durées des prêts. À fin avril 2019, les emprunteurs s’engageaient pour 22 ans et 10 mois, soit une année de plus qu’en 2016, au moment où les taux avaient atteint un niveau plancher. La chute des taux combinée à l’augmentation de la durée de remboursement permet le maintien du contexte favorable pour les candidats à l’accession à la propriété. Pertes de pouvoir d’achat immobilier avec le ralentissement de la baisse des taux D’ailleurs, les courtiers affirment que ces deux facteurs compensent partiellement l’envolée des prix des biens enregistrée sur un mois dans les zones tendues, sauf à Paris et Marseille. Important Si la situation s’est donc améliorée pour les emprunteurs par rapport au mois de mai, sur un an, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a diminué. La baisse la plus marquée est observée à Nantes (- 8,97 % de surface en moins), suivie de Lyon et Toulouse, où les pertes au mètre carré s’élèvent à 7,71 % et 5,43 % respectivement. Ce mouvement pourrait se poursuivre si les prix poursuivent leur remontée. Car en parallèle, le recul des taux immobiliers va nécessairement s’arrêter, tout comme l’extension de la durée de remboursement des prêts. Et cela, même si la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) permet aux banques de continuer de bénéficier d’un refinancement à taux nul. D’ores et déjà, la diminution des taux se fait à un rythme de plus en plus modéré. Entre mai et juin, les courtiers ont relevé une amplitude de baisse réduite d’environ 5 points de base pour les excellents dossiers.