Les prix immobiliers ont flambé dans la plupart des métropoles françaises au cours des dix dernières années. Bordeaux détient le record de progression dans l’ancien, à + 44 %. Devenue l’une des trois villes les plus chères de l’Hexagone, elle est aujourd’hui hors de portée de la plupart des candidats à l’achat. Reste à voir l’impact du recul des prix observé durant la première moitié de 2019. Le prix de l’immobilier bordelais pousse les habitants à s’éloigner Important Après une progression de 44 % en 10 ans, le coût du mètre carré des biens anciens à Bordeaux s’établissait à 4 210 euros à la fin de l’année dernière. Par rapport à 2017, cela représente un bond de 18 %. À un tel niveau, la plupart des habitants de Gironde, qui ne disposent que d’une capacité d’emprunt de 250 000 euros, sont dans l’incapacité de devenir propriétaires. Même ceux qui peuvent mettre jusqu’à 300 000 euros dans l’opération ont du mal à trouver un pavillon à acquérir, aussi bien dans l’ancien que dans le neuf. Face à ces difficultés, bon nombre de ménages désireux de s’offrir une petite maison avec jardin se retrouvent contraints d’opter pour un bien situé loin du cœur de la ville, mais surtout, de leur lieu de travail. Ceux qui restent dans le centre doivent se contenter de surfaces réduites, ce qui correspond à une pièce d’environ 12 m². La rançon du succès pour une ville rénovée et bien desservie par les transports Important L’envolée des prix est due à l’attractivité croissante de la ville, dont les quais ont bénéficié d’une rénovation, sans compter la desserte par le tramway et par la LGV qui la relie en seulement deux heures à la Paris. D’ailleurs, les Franciliens sont nombreux à déménager, séduits par le charme de la métropole et des bords de Garonne. Pour autant, les experts jugent la hausse de la cote immobilière de Bordeaux trop rapide et excessive, en particulier sur la période 2017-2018, rendant les logements inaccessibles pour les habitants de la capitale de la Nouvelle-Aquitaine. Après cette phase d’euphorie, les prix semblent revenir tout doucement à un niveau plus raisonnable. Important Au 1er semestre 2019, le mètre carré coûtait 4 085 euros selon le réseau d’agences immobilières Orpi, soit 7 % de moins en un an. Ce chiffre est cependant à prendre avec prudence, le baromètre de LPI-SeLoger annonçant une moyenne de 4 593 euros entre janvier et juin 2019. Des mesures pour faire revenir les familles vers Bordeaux Métropole Important La conséquence de ce repli, quelle que soit sa réelle ampleur, est une augmentation de 15 % du volume de transactions, avec des délais de vente plus longs, davantage de négociation et une offre qui s’étoffe progressivement. En plus, 15 000 logements devraient sortir de terre d’ici 2030 grâce au programme d’aménagement urbain Euratlantique, qui concerne Bordeaux, Bègles et Floirac. Les propriétaires n’ont cependant pas à s’inquiéter, leurs biens ne risquent pas de se déprécier et les candidats à l’achat sont toujours aussi nombreux, notamment dans l’hypercentre, où les prix culminent au-dessus de 5 300 euros. Important Pour faire revenir les familles sur la métropole bordelaise, alors que la tendance est la baisse des prix dans les communes limitrophes, les autorités locales et la Fédération des promoteurs immobiliers collaborent pour faire baisser le prix de 25 % des logements neufs de 1 000 euros dans deux ans, à 3 000 euros le mètre carré (la référence, surface habitable ou surface utile, reste à déterminer). Si la mesure, qui figure au programme du conseil de Bordeaux Métropole de ce mois-ci, est adoptée, tout programme immobilier devra être constitué à la fois d’appartements à prix libre et de logements à prix encadrés. La répartition entre logements sociaux et biens à prix « abordable » serait définie selon les caractéristiques de chaque commune.