Face à la flambée des loyers dans la ville, la mairie de Berlin a pris une décision radicale : interdire toute hausse sur une période de 5 ans. Cette mesure d’urgence est entrée en vigueur le 18 juin dernier. Pendant ce temps, la mairie de Paris continue son bras de fer avec le groupement des propriétaires, au sujet de l’encadrement du loyer. 75 % de hausse en 5 ans : des mesures s’imposaient Les habitants de la capitale allemande ont poussé un « ouf » de soulagement lorsque la mairie a décidé de durcir la loi concernant l’augmentation du loyer. Mais l’encadrement des loyers qui est en vigueur à Berlin n’a pas pu empêcher la flambée. En effet, les propriétaires ont trouvé la parade pour contourner le plafonnement. Important Lorsque la hausse du loyer était motivée par des rénovations apportées par le bailleur, la mairie ne pouvait pas s’y opposer. Grâce à ce stratagème, les propriétaires ont pu réviser leur loyer de +75 %, entre 2011 et 2016. Alertée par le mouvement berlinois pour le droit au logement, la mairie a choisi de durcir le ton et de prendre une décision radicale : les loyers ont été bloqués pour une durée de 5 ans. Cette mesure, qui s’applique depuis le 18 juin, concerne : les baux en cours ; les nouveaux contrats signés pendant cette période. Les propriétaires berlinois, en particulier les grands promoteurs immobiliers, ont eu vent de cette disposition et se sont empressés de relever une dernière fois leur loyer avant la fameuse date. Important L’augmentation suite à des rénovations reste possible, mais les détails des travaux devront au préalable être soumis à la mairie et obtenir l’aval de cette dernière. Paris hésite à faire de même Instauré, puis annulé, puis reconduit, l’encadrement des loyers continue d’opposer la mairie de Paris au groupement des propriétaires. Ce dernier semble décidé à faire annuler une deuxième fois la mesure. La mairie de Paris a bien envisagé d’imiter son homologue berlinois, mais s’inquiète des tensions qui pourraient résulter d’une décision aussi radicale. Même l’association Droit au logement (DAL), qui veille sur les intérêts des locataires, se positionne contre un éventuel gel. Selon elle, Une mesure de ce type ne ferait qu’exacerber les tensions sociales. Sans parler du coup de frein énorme que cela mettrait sur la volonté des particuliers à investir en locatif. L’investissement dans la pierre reste la meilleure solution pour résoudre la crise du logement, mais en cas de gel des loyers, les potentiels bailleurs risquent de faire marche arrière.