En 2013, un quart des logements privés étaient reloués après des travaux. En 2018, ce ne sont plus qu’un dixième de ces logements qui sont remis en état entre deux locataires. Une diminution inquiétante selon l’Observatoire CLAMEUR, qui analyse l’état du marché locatif privé en ce début d’année 2019. Les relocations après travaux, un nouveau luxe L’Observatoire CLAMEUR paru le 26 mars 2019 alerte sur les fortes diminutions des efforts d’amélioration et d’entretien du parc locatif privé pour l’année 2018. Les statistiques le prouvent, les propriétaires bailleurs prennent de moins en moins soin de leurs logements. Ainsi, les efforts d’entretien et d’amélioration ont reculé à 13,3% en 2018, soit 80% de moins qu’en 2013 sur le même secteur. Une baisse drastique, qui aboutit à un niveau jamais atteint depuis 20 ans. Un constat inquiétant, selon le professeur Mouillart, qui indique le pire pour l’avenir. L’investissement locatif, de moins en moins rentable Ces dégradations de la qualité, qui entrainent la détérioration des conditions de logement, sont immédiatement impactées par le mouvement de ralentissement de la hausse des loyers. En effet, les loyers augmentent… mais moins que l’inflation, et la rentabilité des propriétaires investisseurs est directement remise en cause. Si l’encadrement des loyers, notamment à Paris, où il est instauré par arrêté préfectoral, est directement pointé du doigt, d’autres événements participent pourtant à la dissuasion des propriétaires bailleurs pour maintenir une stratégie active d’entretien de leur patrimoine.Important Montée du chômage, faible progression ou baisse des revenus, peu ou pas de revalorisation des aides au logement, relance de l’accession et notamment de la primo-accession à la propriété, tous ces critères participent à une faible hausse des loyers, et à une absence d’entretien et d’amélioration des logements. La décence, une nouvelle exigence Pourtant, derrière ces efforts se cachent les conditions de logement des particuliers, qui sont parfois déplorables. Nul ne peut ignorer qu’une absence d’entretien ou d’amélioration entre deux locataires dégrade fortement les logements et engrange des conditions d’habitation parfois insalubres. C’est pourquoi, Olivier Nivault, président de CLAMEUR et directeur général adjoint de Crédit Agricole Immobilier a insisté sur les nouvelles conditions de décence qui deviennent impératives pour les propriétaires bailleurs. Nous assistons à un moment qui doit tous nous interpeller et constitue le défi de demain a-t-il conclu lors de l’Observatoire du 26 mars dernier. Et tout le monde est concerné ! Autant l’Etat doit prendre ses responsabilités face à des instabilités fiscales et règlementaires qui ne permettent pas d’assurer l’équilibre financier des projets d’investissement locatif, autant les promoteurs et gestionnaires immobiliers doivent aider les propriétaires bailleurs à entretenir leurs logements. Enfin, les propriétaires investisseurs eux-mêmes doivent se sentir concernés par ce mouvement.