Noms inconnus du grand public européen, Fannie Mae et Freddie Mac sont pourtant deux organismes qui ont été au cœur de la crise des subprimes en 2008. Le président américain envisage de réformer ces deux entités qui ont été nationalisées à la suite de la bulle immobilière qui a provoqué l’effondrement de l’économie. Une réforme du marché des prêts hypothécaires souhaités Dans un mémorandum signé à la fin du mois de mars 2019, le président des Etats-Unis souhaite apporter un changement au système de financement immobilier américain. Le principal objectif est de réformer les deux grands organismes de refinancement hypothécaires, à savoir Fannie Mae (Federal National Mortgage Association) et Freddie Mac (Federal Home Loan Mortgage Corporation). L’objectif final de la réforme, confiée au Secrétaire d’État au Trésor, est de permettre aux foyers américains d’accéder plus facilement à la propriété via un crédit immobilier plus abordable. Nationalisées en 2008 à la suite de l’effondrement du marché immobilier, la limitation du levier de contrôle de l’État fédéral sur ces sociétés financières est à l’étude. L’objectif est de favoriser la concurrence privée pour diminuer le risque d’un autre éclatement dû à la taille considérable des deux entités. Vers une solution pour éviter une nouvelle crise financière Pour mieux comprendre l’enjeu de la réforme envisagée par l’administration américaine, il faut saisir le rôle des deux organismes au sein de l’économie du pays. Fannie Mae et Freddie Mac ont été respectivement créées en 1938 et en 1970 pour redynamiser le secteur immobilier, moteur de l’économie américaine. L’idée est de racheter et de garantir les hypothèques auprès des banques primaires et des organismes de crédit afin de les convertir en actions qui seront proposées sur le marché mondial à l’attention des investisseurs. Ainsi garantis, les prêts deviennent plus abordables pour les particuliers. Cependant, en 2008, les crédits à risque ont été si nombreux que les actifs des deux sociétés sponsorisées (ainsi nommées, car elles ont été créées par décision fédérale) sont devenus toxiques. Il aura fallu 188 milliards de dollars de la part des contribuables américains pour éviter leur faillite. Après la nationalisation, Fannie Mae et Freddie Mac se sont peu à peu relevées pour redevenir rentables. Sur les 12 000 milliards de dollars du marché hypothécaire secondaire, plus de 5 000 milliards reviennent aux deux entités.