Depuis la mi-mai, les courtiers immobiliers font le buzz autour des taux d’intérêt, attirant l’attention du public sur une remontée imminente et incitant les candidats à l’achat à passer à l’acte, ou les actuels propriétaires à renégocier leur prêt. Interrogés par cBanque, 12 de ces professionnels livrent leur opinion. Les barèmes en hausse restent rares Cette forte médiatisation est intervenue suite à la soudaine et importante progression de l’OAT 10 ans (qui a triplé en un mois), qui sert de référence pour la fixation des taux ; mais aussi l’augmentation du barème de LCL de 0,10 point. Pour la majorité des courtiers immobiliers interrogés, les tarifs particulièrement bas de cette enseigne peuvent expliquer cette révision. Les hausses restent donc rares et ne devraient pas remonter de plus de 0,30 ou 0,40 point d’ici décembre. Selon l’observatoire Crédit Logement/CSA, toutes durées de crédit confondues, la hausse ne sera en moyenne que de 2,03 %, légèrement moins que les 2,30 % à 2,40 % avancés par les courtiers. En parallèle, les baisses se poursuivent chez d’autres établissements. Les prévisions des courtiers immobiliers à court terme Il semble que les courtiers immobiliers aient du mal à s’accorder sur la probable évolution des taux : Un groupe anticipe une remontée lente et progressive (VousFinancer, Credixia) ; Un autre la prévoit pour la fin de l’année seulement (Cafpi, Immoprêt, In&Fi) ; Certains parlent d’une hausse non généralisée (Meilleurtaux, Empruntis) ; Et ceux qui misent sur le statu quo en 2015 (Ace Crédit, Bourse des Crédits, Presse Taux) ; Sans oublier la Centrale de financement qui joue la carte de la prudence. Le rebond de l’OAT n’a pas eu d’impact significatif, d’autant qu’il reste à un niveau bas historique, sans compter que plusieurs autres indicateurs doivent être considérés : l’inflation, la croissance dans la zone euro et la politique monétaire de la BCE, qui a lancé un programme de rachat massif des dettes souveraines jusqu’à 2016. Et comme le souligne notre porte-parole, les banques disposent toujours d’une marge confortable, ce qui éloigne dans l’immédiat le spectre d’une forte hausse. Le crédit immobilier demeure un crédit d’appel pour les prêteurs, et si légère appréciation il y a, c’est surtout pour se rattraper et freiner l’afflux de dossiers pour retrouver des temps de traitement corrects.