Ces dix dernières années, la part de marché des intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP), communément appelés « courtiers », a pratiquement doublé. Ils détiennent 30 % de la production de crédit immobilier contre 70 % pour les banques. À l’issue de la 3e convention nationale de l’Apic (Association professionnelle des intermédiaires en crédits), ces professionnels se sont fixés comme objectif de s’approprier la moitié du marché, comme c’est déjà le cas dans les autres pays d’Europe. Quelques mots sur l’Apic L’Apic a vu le jour en 2010. L’association rassemble les intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement. Elle a été mise en place essentiellement pour permettre aux membres de mettre leurs efforts en commun pour influencer les pouvoirs publics dans la création des textes de lois qui régiront leur profession. D’autre part, elle accueille de nouveaux membres depuis 2013 et accompagne ses derniers dans leurs démarches administratives et légales. En 2014, elle compte plus de 164 enseignes et des milliers de courtiers adhérents, et représente près de 60 % de l’activité en France. La concurrence entre les banques et les courtiers On ne peut pas réellement parler de concurrence entre les banques et les courtiers. Il s’agit plutôt d’une sorte de collaboration plus ou moins officielle. En effet, la banque ne peut pas s’appuyer uniquement sur son réseau d’agences pour attirer sa clientèle en crédit immobilier. Elle ne peut pas non plus se passer de marketing et de prestataires. Les courtiers immobiliers contribuent en leur apportant de nouveaux clients. Les banques n’auront ainsi qu’à leur verser une commission, une charge mieux maîtrisable. Elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à se rapprocher des courtiers. Une part de marché encore faible par rapport à d’autres pays d’Europe Les parts de marché en production de crédit immobilier, et qui reviennent aux courtiers immobiliers, oscillent entre 40 % et 60 % dans les autres pays européens où la profession est réglementée. Aux États-Unis, elle atteint même les 90 %. Les professionnels français sont ainsi à la traîne, en grignotant à peine 30 % de la production. Le cadre réglementaire actuel, jugé plus strict, devrait toutefois permettre d’améliorer cette situation. Le statut des courtiers Selon l’Orias, 40 % des IOBSP ont adopté la « multispécialisation », et ils ont investi non seulement le marché du crédit immobilier, mais également d’autres créneaux : la banque, l’assurance, le financement participatif, la finance. Cette spécialisation n’est pas une première, puisque la plupart des courtiers exercent déjà dans trois domaines d’activités : l’assurance, le crédit immobilier et le rachat de crédits. Il est possible de distinguer deux principaux statuts parmi les IOBSP : les courtiers qui sont dépendants du client et qui négocient des contrats commerciaux avec les banques d’une part, et les mandataires qui sont dépendants d’une ou de plusieurs banques et qui engagent leurs propres responsabilités d’autre part. L’évolution de la profession ces dernières années En 10 ans, la part de marché des courtiers a doublé, pour s’établir aujourd’hui à 30 %, un « succès » qu’ils doivent à leur proximité avec les clients. En effet, ils sont contraints à une obligation de conseil et d’accompagnement, une aubaine pour les consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à prendre le temps de se renseigner et de comparer les différentes offres disponibles avant de se lancer dans une opération quelconque. Ils sont aussi soumis à une obligation de résultat puisqu’ils ne seront rémunérés qu’une fois la transaction conclue.