Le taux immobilier vient de franchir la barre des 3 %, alors que la production de crédit à l’habitat a reculé de près de -48 % entre février 2022 et février 2023. La hausse constante des taux due à la revalorisation significative du seuil d’usure depuis le début de cette année fragilise le pouvoir d’achat immobilier des ménages et entrave la demande. Au 1er mars, le taux d’usure applicable sur les prêts d’une durée de 20 ans et plus est fixé à 4 %. Ceci risque de pénaliser les profils qui doivent emprunter sur des durées plus longues et qui sont le plus souvent soumis à des taux d’intérêt élevés. Baisse significative de la production de crédit à l’habitat Le volume de production de crédit immobilier a chuté de -47,8 % en février par rapport à la même période de 2022. En même temps, le nombre de prêts accordés a reculé de près de -49 %. Les professionnels du secteur n’anticipent aucune amélioration de la situation. En effet, la mensualisation du taux de l’usure offre aux banques la possibilité d’ajuster leurs taux immobiliers à l’évolution des taux directeurs de la BCE. La poursuite de la tendance haussière va compliquer l’accès au crédit pour les ménages aux revenus modestes et favoriser la baisse de la production. Par contre, pour les banques, la remontée des taux d’intérêt et l’amélioration des conditions de refinancement restaurent la rentabilité de l’activité de crédit. ImportantNéanmoins, selon les experts du crédit, emprunter à un taux avoisinant 4 % demeure avantageux étant donné que ceci reste au-dessous de l’inflation qui s’établit à 6 %. Des projets immobiliers moins onéreux Avec la remontée des taux d’intérêt, le montant global des crédits distribués a diminué de -9,6 % par rapport à janvier 2023. En effet, en raison de l’augmentation du coût de financement, les acheteurs potentiels ont dû revoir à la baisse leurs projets d’achat immobilier. De plus, l’inflation n’a pas encore été maîtrisée et l’issue du conflit en Ukraine reste incertaine. Dans les mois à venir, le marché du crédit immobilier ne pourra pas ainsi retrouver son dynamisme, tout comme les ventes de logements en France, sauf en cas d’amélioration éventuelle du pouvoir d’achat des ménages. À retenir La hausse des taux immobiliers se poursuit, compliquant l’accès au crédit des ménages aux revenus modestes. Le seuil d’usure applicable sur les prêts de 20 ans et plus est fixé à 4 % au 1er mars. Emprunter à un taux inférieur à l’inflation reste tout de même avantageux.