Les années fastes pour l’immobilier tricolore, avec des taux bas, des prix en hausse et un nombre de transactions record sont en train de prendre fin. L’an dernier, le volume de ventes a diminué, en particulier pour les maisons, après l’engouement post-confinement. Pour 2023, les spécialistes tablent sur un maintien des prix à un niveau élevé dans les petites et moyennes villes. Les acquéreurs adaptent leur projet immobilier dans un contexte difficile D’après la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), « le marché a maintenu un certain dynamisme l’an dernier ». Toutefois, différents facteurs ont calmé l’euphorie observée sur les six premiers mois. Durant l’été notamment, le nombre de transactions a reculé. Elle a été plus marquée pour les maisons après la frénésie liée à la pandémie, lorsque les citadins ont massivement déserté les centres des grandes villes au profit des communes de plus petite taille, voire la campagne. Les candidats à l’accession à la propriété ne s’arrêtent plus au seul prix du logement et aux charges liées à l’achat, comme le taux du crédit immobilier, pour faire leurs calculs. Ils se projettent plus loin, examinant tous les postes de dépenses : le coût du déménagement en fonction de la distance ; le niveau des impôts locaux ; les dépenses pour les travaux de rénovation énergétique, alors que le prix des matières premières explose et trouver de bons artisans relève parfois du parcours du combattant ; les prix de l’énergie et du transport. ImportantSur la base de ces éléments, les futurs acquéreurs revoient leur projet immobilier, le redimensionnent pour s’adapter à leur budget, ou changent carrément de région ou de département. Une baisse des prix probable, mais limitée, en 2023 Pour cette année, selon le baromètre LPI, Les prix risquent de continuer à grimper dans les petites et moyennes villes, ainsi que les zones rurales, tandis que les délais de vente s’allongent. Certains secteurs ruraux ont même atteint des sommets après l’envolée des prix des trois dernières années. Et sur le littoral atlantique, les villes les plus prisées enregistrent de nouvelles progressions, comme à Biarritz Lorient, La Rochelle ou Saint-Nazaire (7 à 10 %). À l’inverse, les biens deviennent légèrement plus abordables (-1 % en moyenne) dans les dix premières métropoles du pays et les départements auparavant les plus chers, incluant la capitale. Selon les professionnels du marché, ces évolutions contrastées s’expliquent par le déplacement de la demande, Un phénomène observé depuis la crise sanitaire, les épisodes de confinement successifs et la généralisation du télétravail. ImportantLe fléchissement ou la hausse des prix sera ainsi variable en 2023 selon les territoires et le stock de logements disponibles à la vente. Les baisses sont plus probables selon les experts », mais dans tous les cas, « elles resteront comprises entre 3 et 7 %, Les spécialistes excluant tout recul à deux chiffres. Ils préfèrent d’ailleurs parler de « rééquilibrage des prix » plutôt que de réelle inversion de la tendance. Le durcissement des conditions d’accès au prêt immobilier et la remontée des taux d’intérêt contribuent à ce ralentissement. À retenir Le nombre de transactions immobilières a diminué en France l’an dernier. Globalement, les prix devraient s’infléchir en 2023. L’accès plus difficile au crédit immobilier et des taux d’intérêt plus élevés contribuent à freiner l’augmentation des prix.