Les banques sont de plus en plus friandes d’un apport personnel conséquent des emprunteurs. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’Observatoire Crédit Logement pour l’année 2022, selon lequel le niveau d’apport personnel demandé est désormais de 43,5 % supérieur à son niveau du quatrième trimestre 2019. Des banques de plus en plus exigeantes vis-à-vis des emprunteurs ? Les chiffres dévoilés par le dernier observatoire trimestriel CSA/Crédit Logement diffusé ce mardi semblent aller dans ce sens. En effet, au dernier trimestre de l’année 2022, le niveau de l'apport personnel moyen, c’est-à-dire l’argent que vous devez apporter pour couvrir au moins les frais de notaire, était de 43,5 % supérieur à celui enregistré à la même période en 2019. « Une augmentation aussi rapide et durable n'avait encore jamais été constatée », précise l’Observatoire. 7 mois de salaire en plus Concrètement, cette hausse représente un supplément d’apport équivalent à 7 mois de salaire supplémentaire pour une personne gagnant moins de 3 fois le salaire minimum. Et 1,5 mois si elle gagne 5 Smic et plus. Contourner le taux d’usure par l’apport personnel L’augmentation de l’apport personnel demandé par les banques s’explique logiquement par la hausse des prix de l’immobilier. Mais pas que. “Un apport plus conséquent permet notamment de limiter les effets du taux d'usure, le taux maximum auquel une banque peut prêter. En effet, en raison de son mode de calcul, le taux d'usure est aujourd'hui proche des taux d'intérêts pratiqués par les banques, ce qui entraîne de nombreux refus de prêts”, souligne le site d’actualité MoneyVox. En augmentant le montant de l’apport, il est ainsi possible de réduire la durée du prêt et donc son taux. Bonne nouvelle cependant, le calcul du taux d’usure va être modifié. Pour remédier au problème, la Banque de France a fait savoir qu’elle procédera à la mensualisation du taux d’usure prochainement, en remplacement provisoire d’une révision trimestrielle. « Au lieu de faire cette hausse une fois en fin de trimestre avec un grosse marche… on ferait trois plus petits marches mois par mois en regardant les trois mois précédents à chaque fois », a ainsi dévoilé le gouverneur François Villeroy de Galhau la semaine dernière. But de la manœuvre : faciliter l’accès au crédit immobilier grâce à un ajustement plus actualisé des taux maximum légaux. Cette décision a été officialisée ce mercredi matin sur franceinfo par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Cet ajustement du taux d’usure sera ainsi effectif dans les prochaines semaines. Une mesure censée éviter les « blocages », d’après le ministre, dont sont victimes certains candidats à l'emprunt.