Selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA, en juillet, les taux immobiliers s'élèvent à 3,89% pour les prêts de 25 ans et plus. Et au 1er août, ils dépassent même la barre des 4%. Cette hausse des taux devrait au moins perdurer jusqu’au début de l’année 2024, prédisent certains courtiers. Rien de nouveau pour les taux. Si ce n’est que leur hausse poursuit sa course effrénée. En effet, d’après l'Observatoire Crédit Logement/CSA publié jeudi 3 août, le taux moyen des crédits immobiliers, toutes durées confondues, s'est établi à 3,61% en juillet, contre 3,45% en juin. Ainsi, en juillet, les taux atteignaient en moyenne 3,89% pour les prêts les plus longs, “et même 4.32 % pour les emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel”, souligne l’Observatoire. Si bien qu’il faut revenir en fin de l’année 2011 pour observer une configuration de taux comparable. La barre des 4% déjà dépassée pour les prêts les plus longs Bien que les taux flambent, leur hausse est cependant un peu moins accentuée qu’au début d’année. “La hausse est maintenant régulière après un ajustement plus rapide en début d’année lié à la mensualisation du taux d’usure depuis février”, analyse l’Observatoire. Car pour rappel, alors que le taux d’usure, taux maximum « tout compris » (assurance et frais bancaires inclus) au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, était révisé tous les trimestres, il est désormais revu tous les mois jusqu’au 31 janvier 2024. Si cette mesure favorise l’accès au crédit immobilier pour les ménages, elle a également un impact sur les taux proposés par les banques. En effet, au 1er août, le taux d’intérêt moyen d’un crédit sur 25 ans dépasse la barre des 4%, contre 3,87% sur 20 ans et 3,80% sur 15 ans. 5,33% au 1er août pour le taux d’usure D’ailleurs, ces taux devraient encore continuer d’augmenter. Car, si le taux d’usure a une influence sur les taux d’emprunt, l’inverse est vrai également. En témoigne le seuil de l’usure, qui a dépassé les 5% pour les prêts de 20 ans et plus en juillet, soit un niveau inédit depuis 10 ans. Au 1er août, pour les prêts les plus longs, le taux d’usure a même atteint 5,33% au 1er août. En outre, pour faire face à la situation économique de la zone euro et tenter d’enrayer l’inflation, la Banque Centrale Européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs. Conséquence : les banques répercutent la hausse du coût de l’argent sur leurs clients, et augmentent les taux de crédit qu’elles leur proposent. Jusqu’à 5% début 2024 ? Tant que cette situation perdure, les taux continueront d’augmenter, au détriment des emprunteurs. Mais jusqu’où ? Selon certains courtiers, les taux des crédits immobiliers pourraient s'élever jusqu'à 4,5% d'ici la fin de l'année, voire 5% début 2024, avant de se stabiliser. A moins que cette hausse perpétuelle des taux, conjuguée à des prix qui ne baissent que très modérément, ne pousse les acheteurs à abandonner leurs projets. Ce qui est déjà le cas pour certains. Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, “la demande est fragilisée par la remontée des taux d’intérêt”. Par ailleurs, “l’accès au marché est devenu plus difficile, pour les emprunteurs modestes faiblement dotés en apport personnel, comme pour les ménages plus aisés ne pouvant plus disposer d’un apport suffisant au regard des prix pratiqués dans nombre de grandes agglomérations”. En conséquence, “nombre de ménages sont maintenant contraints à l’abandon de projets, des plus modestes aux plus ambitieux”, conclut l’Observatoire.