À compter du 1er septembre, le seuil de l’usure s’approche de la barre symbolique des 6% pour les prêts immobiliers d'une durée de 20 ans et plus. Une nouvelle hausse qui pourrait avoir un impact sur votre crédit. Une ascension sans fin. A partir du 1er septembre, le taux d’usure, taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu'ils vous accordent un prêt, va de nouveau être réhaussé par la Banque de France. Un seuil de l’usure qui grimpe rapidement Selon l'avis publié au Journal officiel du 29 août, le taux d'usure passera à 5,56% pour les prêts conclus pour une durée supérieure ou égale à 20 ans, puis à 5,28% pour les crédits d’une dure comprise entre 10 ans et 20 ans. Enfin, pour les prêts de moins de 10 ans, il atteint 4,23%. Pour rappel, pour les prêts conclus pour une durée de 20 ans et plus, soit les plus courants, ce seuil maximal était encore de 5,33% au 1er août, et de 4,68% en juin. Un accès au crédit débloqué Cette nouvelle hausse de l’usure fait déjà suite à sept relèvements successifs les mois précédents. En effet, depuis le 1er février et jusqu’au début de l’année 2024, le taux d’usure est révisé mensuellement. Alors que jusqu’au 1er janvier 2023, il était actualisé tous les trois mois, en se basant sur la moyenne des taux des trois mois précédents (assurance emprunteur et autres frais inclus), majorée d’un tiers. Cette hausse de l’usure est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour les emprunteurs. Le point positif, c’est qu’elle permet de ne plus bloquer l’accès au crédit des futurs acquéreurs. En effet, depuis la mensualisation de l’usure, son seuil est davantage en phase avec les fluctuations du marché de l’immobilier. Des taux de crédit qui risquent de grimper En revanche, le revers de la médaille pour les emprunteurs, c’est que cette hausse de l’usure ne freine pas celle des taux de crédit immobilier pratiqués par les banques. D'après le dernier Observatoire Crédit Logement-CSA, les taux moyens constatés en juillet sont de 3,89% pour les prêts conclus sur 25 ans, de 3,73% pour les prêts sur 20 ans, et de 3,52% sur 15 ans. Par ailleurs, les taux pourraient atteindre les 4% à la rentrée. De fait, « aujourd'hui, nous sommes aux alentours des taux de 2012-2013 », soulignait le mois dernier Maël Bernier, la porte-parole du courtier. Certains ménages, notamment les plus modestes, risquent donc d’avoir plus de difficultés à emprunter.