Le dernier rapport provisoire du ministère de la Transition écologique met en lumière une « chute de 39,9 % des ventes de logements neufs auprès des promoteurs immobiliers entre le 1er avril et le 30 juin 2023 ». Cette situation est due entre autres à la flambée des coûts de construction, mais surtout au resserrement des conditions d’obtention de prêts immobiliers. Un net décrochage, en particulier pour les maisons Seulement 18 000 logements neufs ont été réservés au cours du second trimestre 2023. Non seulement le secteur en est à cinq trimestres de baisse continue, mais le volume de réservations est inférieur de 18 % à son niveau d’il y a 3 ans, au cœur de la crise sanitaire. Les maisons sont plus fortement impactées par le mouvement baissier : sur un an, les volumes commercialisés reculent de 44,9 %, contre 39,5 % pour les appartements. D’un trimestre à l’autre aussi, le décrochage est plus marqué pour les maisons (-16,3 %) par rapport aux appartements (-10,1 %). Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène qui pèse lourd sur l’activité des promoteurs : les difficultés économiques, l’envolée des coûts de construction, la remontée des taux d’intérêt des crédits immobiliers, par ailleurs de moins en moins accessibles. Important Les acteurs du marché redoutent également le rognage des aides publiques à la construction neuve, ainsi que la disparition du dispositif de défiscalisation Pinel, et le recentrage des prêts à taux zéro. Ces professionnels affirment n’avoir enregistré que 21 000 mises en vente, qui correspondent à leur offre nouvelle. Ces chiffres sont en recul de 29,5 % sur un an et de 10,3 % en un trimestre. Des baisses de réservations hétérogènes selon les zones Les zones à forte densité sont les premières à pâtir de la diminution des réservations. En revanche, dans la zone C, qui englobe les villes de petite taille, l’activité est plus soutenue avec un volume de mises en vente en croissance de 15,7 %. Grâce à ce dynamisme, les nombres de mises en vente et de réservations sont revenus à leurs niveaux pré-pandémiques. De même, depuis début 2022, les experts observent Une progression ininterrompue du niveau de l’encours des logements dans ce secteur. À l’heure actuellement, ils en recensent 9 000. L’avenir s’annonce plutôt sombre pour le marché, l’accès au crédit ne montrant pas de signe d’amélioration. Les taux d’intérêt continuent de remonter, et la moyenne pourrait atteindre 5 % d’ici la fin de l’année. De plus, les autorités financières maintiennent les règles d’endettement strictes qui bloquent de nombreux dossiers depuis plusieurs mois. Le taux d’effort des emprunteurs est toujours limité à 33 % de leurs revenus mensuels, et la durée de prêt ne peut pas dépasser 25 ans. Pour les experts, L’assouplissement accordé aux banques pour déroger à ces critères pour une partie de leur production ne suffira pas à relancer la production. À retenir Seulement 18 000 logements neufs ont été réservés au deuxième trimestre 2023, un chiffre en recul de 18 % par rapport à la même période en 2020. Les maisons enregistrent une baisse plus importante que les appartements en volumes commercialisés, avec des baisses respectives de 44,9 % et 39,5 % sur un an. Cette baisse s’explique par les difficultés économiques, les coûts de construction en hausse, les taux d’intérêt croissants et les incertitudes concernant les aides publiques et les dispositifs fiscaux. Les zones à forte densité sont plus touchées, tandis que la zone C connaît une activité plus soutenue.