Face à l’explosion des prix de certains logements pendant les Jeux olympiques 2024, le gouvernement et Airbnb ont convenu d’alerter les consommateurs sur les annonces jugées trop chères. Sans pour autant, les empêcher de réserver le bien. Des prix qui s’envolent. Alors que l’échéance des Jeux olympiques (JO) d’été se déroulant à Paris se rapproche, de nombreux propriétaires n’ont pas hésité à mettre leur bien en location à des prix démesurés. C’est le cas de Mychèle, une hôte qui loue une simple chambre chez l’habitant à 1 500 euros la nuit sur la plateforme Airbnb, soit 24 000 euros sur la période du 26 juillet au 11 août 2024. Une somme, à laquelle il faut ajouter plus de 4 000 euros de frais de service, 80 euros de taxes et 30 euros de frais de ménage, ce qui revient au total à plus de 28 180 euros. Une protection du consommateur face aux prix anormalement pratiqués Heureusement, il s’agit d’un cas extrême, et il est bien entendu possible de trouver des logements à des prix raisonnables. Mais « quelles que soient les offres proposées, il est capital de protéger le consommateur, parfois étranger, qui ne connaît pas les prix pratiqués normalement », estime-t-on au ministère du Tourisme. En avril, une étude du cabinet Deloitte anticipait « une hausse moyenne de 85 % des prix pendant la période des Jeux olympiques par rapport aux prix pratiqués par les hôtes sur Airbnb en 2022 ». La signature d’une charte d’engagement entre Airbnb et le ministère du Tourisme Pour protéger les touristes de ces prix hauts, une « charte d’engagement » sera signée dès cet automne entre le ministère et les principales plateformes de locations meublées, dont Airbnb, promet le cabinet de la ministre Olivia Grégoire au Parisien. Ainsi, à chaque fois qu’une annonce indiquera un prix ne correspondant pas à la moyenne pratiquée dans le secteur géographique, pour un même type de bien, et aux mêmes dates, la plateforme devra le signifier à ses utilisateurs. Comment ? Par le biais d’une mention sur l’annonce concernée. « L’alerte devrait être mise en place dès le début 2024 », précise le cabinet. Une date qui coïncide avec la mise en place d’un observatoire de données par le gouvernement et la répression des fraudes, « pour évaluer à l’instant T les prix des locations de meublés touristiques partout en France », souligne Le Parisien. Des touristes qui gardent la possibilité de réserver un bien jugé trop cher Les internautes seront donc mis en garde en cas de prix très élevés, mais il n’est pas question de les contraindre à ne pas réserver un bien, même si le bien est trop cher. Cela dit, cette alerte pourrait tout de même dissuader certains touristes d’effectuer une réservation. Et donc, causer un manque à gagner pour les hôtes, mais aussi pour le leader de la location saisonnière. De fait, ce dernier ne souhaite pas être le seul à signer la « charte d’engagement » proposée par le ministère du Tourisme. Cette mesure « n’aurait de sens que si elle s’appliquait à l’ensemble des acteurs de l’hébergement touristique, y compris les hôtels », a expliqué la plateforme d’hébergement au quotidien.