Malgré des conditions de marché attractives, décrocher un crédit bancaire n’est pas évident pour tout le monde. Les spécialistes du secteur ont relevé et expliquent les principaux motifs de refus par les banques, afin de préparer un dossier solide en conséquence. La précarité professionnelle La situation professionnelle est un critère-clé d’octroi d’un financement, et en la matière, la possession d’un CDI est un gage de sécurité pour le prêteur. Ainsi, les 22 % de dossiers rejetés au motif de la situation professionnelle concernent essentiellement les travailleurs en CDD et les intérimaires. Des revenus insuffisants pour offrir une bonne capacité de remboursement Invoqué dans 30 % des cas de refus, c’est le motif le plus fréquent. D’une part, le taux d’endettement (c’est-à-dire la part de la mensualité sur le total des revenus) ne peut excéder 33 %. Mais même lorsque cette règle est respectée, si le restant à vivre du ménage est jugé trop faible, le crédit n’est pas accordé. C’est pourquoi les familles monoparentales ou aux faibles ressources ont souvent du mal à obtenir les fonds sollicités. Des finances mal gérées Les banques étudient également la tenue des comptes en se basant sur les relevés bancaires. Elles se penchent notamment sur l’historique des emprunts précédents ou en cours, à la recherche d’éventuelles irrégularités. Plus généralement, des découverts réguliers, même autorisés, ainsi que des paiements rejetés sont des éléments défavorables. Enfin, les crédits renouvelables souscrits auprès de magasins classent le demandeur comme un « consommateur » plutôt qu’un « épargnant », et découragent les banques. Un apport personnel trop faible 27 % des demandes se soldent par une réponse négative en cas d’insuffisance d’apport personnel, qui couvre essentiellement les frais de notaire et de mise en place de la garantie. Il doit représenter au minimum 10 % du montant sollicité, mais plus il est important, plus le taux d’intérêt proposé est intéressant. Au vu de cette analyse, on ne peut que constater l’inadéquation entre la situation réelle des Français et la politique des établissements prêteurs. En effet, alors que les premiers subissent l’explosion de la précarité de l’emploi ainsi que les mutations structurelles de la famille, les seconds n’ont pas adapté les conditions d’octroi d’un financement. Sans changement sur cet aspect essentiel, l’accès à la propriété n’a que peu de chances de s’améliorer dans un avenir proche.