Comment museler les journalistes trop « bavards » ? Les patrons de la HSBC détiennent la solution : brandir l’arme du boycott publicitaire. En effet, la banque britannique a décidé d’interrompre ses campagnes commerciales auprès des journaux qui se sont dernièrement montrés hostiles. Pas de pub pour les journaux hostiles Lundi 23 février, la HBSC a dévoilé ses résultats devant la presse. Une occasion également pour le directeur général de faire un point sur les relations tendues qu'entretient actuellement la banque britannique avec les médias. Pour rappel, l’établissement avait dernièrement mis un terme aux partenariats commerciaux avec certains journaux ayant couvert le scandale dit « SwissLeaks », dévoilant comment opérait la filiale suisse de HBSC pour aider ses riches clients à pratiquer l'évasion fiscale. Et pour Stuart Gulliver, il est tout à fait normal de suspendre l’achat d’espaces publicitaires auprès d’un journal qui commence à lâcher des informations compromettantes. « Si les pages 4 et 5 montrent HSBC comme une mauvaise entreprise, c’est peu probable que vous vous disiez une page plus loin et si j’allais prendre un prêt immobilier chez eux », tonne le directeur général de la HBSC. Et de rajouter que « c’est du bon sens, c’est le business qui veut ça ». Le boycott publicitaire : les annonceurs ont en de plus en plus recours Ce n’est pas la première fois que la banque britannique brandit l’arme de la publicité contre les médias. Entre 2012 et 2013, la HBSC avait déjà boudé le Daily Telegraph après que ce dernier ait mené une enquête sur sa filiale de Jersey. C’est ce que révèle Peter Oborne, ancien éditorialiste chez le quotidien des frères Barclay, qui reproche également au journal de faire le jeu de la banque, en restant discret sur l’affaire « SwissLeaks » par crainte de se voir couper les vivres. Des pratiques similaires ont déjà eu lieu en France. En 2012, le géant du luxe LVMH avait annulé l’achat de plusieurs espaces publicitaires dans le journal Libération, après avoir titré en Une « Casse-toi riche con ! », visant le milliardaire Bernard Arnault, suite aux rumeurs selon lesquelles il avait l’intention de s’exiler en Belgique. Cela a valu au quotidien français une perte de plus de 700 000 euros.