C’est un message posté sur le site de discussion « Le forum des frontaliers » qui avait mis le feu aux poudres. En février dernier, un emprunteur s’interrogeait quant aux impacts possibles du Libor à 3 mois, dans le négatif en janvier, sur les crédits immobiliers à taux variable. Depuis, les revendications fusent de partout pour réclamer aux banques l’application d’un taux négatif. Bras de fer entre banques et clients Dans un communiqué de presse paru le 15 janvier 2015, la Banque Nationale Suisse (BNS) indiquait avoir abaissé ses taux directeurs. Cinq jours après l’annonce, le taux Libor CHF à 3 mois avait perdu 50 points de base, pour s’établir à -0,66 % au 20 janvier (contre -0,12 % sept jours plus tôt). Depuis, le repli semblait ne plus en finir. L’indice avait alors continué à reculer pour tomber à un taux inédit de -0,80 %. L’information était loin d’être passée inaperçue après des emprunteurs frontaliers. Résidant dans les départements du Haut-Rhin, de la Haute-Savoie ou encore de l’Ain, ces derniers ont souscrit il y a quelques années des contrats en franc suisse, indexés sur le taux Libor à 3 mois. Aujourd’hui, ils réclament à leurs banques de répercuter cette baisse sur leur prêt. Vu le taux actuel de l’indice, le « taux crédit immobilier » devrait donc se situer aux alentours de zéro, voire plonger en territoire négatif, en fonction des marges bancaires prévues dans le contrat. Pas de taux inférieur à zéro Concrètement, un taux négatif signifie que l’emprunteur n’aurait plus à payer des intérêts, mais surtout qu’il pourrait récupérer une partie de ses intérêts, car il va être rémunéré pour son crédit. Ce qui vraisemblablement ne risque pas de se produire en France, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’une « aberration économique ». Pour les banques, il n’est pas non plus question de céder aux appels de ces clients frondeurs. Par exemple, le Crédit Agricole a prévu de maintenir son taux à 0 %, quelle que soit l’évolution future du Libor à 3 mois. Selon une source interne évoquée par le quotidien Le Monde, « la banque n’envisage pas d’appliquer un taux en dessous de zéro, même si le repli de l'indice se renforce d’ici les prochains mois ».