Submergées par les demandes de renégociations ou de rachat de crédit immobilier, les banques commencent à s'inquiéter sérieusement pour leurs revenus. Leurs clients ont bien compris qu'il fallait profiter de la chute des taux de prêt immobilier. Mais les établissements financiers ne veulent pas se laisser faire : on parle déjà d'une stabilisation des taux. La chute des taux de crédit ne peut perdurer Le phénomène a de quoi inquiéter. Depuis des mois, la chute des taux de crédit pousse les clients à remettre à plat leur emprunt immobilier. Initialement, le rachat de crédit a été institué pour que les emprunteurs puissent le faire avec des frais plafonnés, mais désormais, ils jouent uniquement sur le coût. Christian du Payrat, Directeur général de la Banque Populaire Provence et Corse. D'autant que, si le phénomène perdure, les banques craignent pour leurs réserves. Pour l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution de la Banque de France, il n'y a pas de danger à court terme. « Cette baisse des taux de prêt immobilier est recherchée, c'est la conséquence de la politique mise en place par la BCE pour avoir un effet sur le financement de l'économie », témoigne Frédéric Visnovsky, son secrétaire général. « Les banques voient leurs marges réduites, mais la situation n’est pas aussi désastreuse, puisqu’elles engrangent les indemnités de remboursement anticipé, donc elles continuent à faire du profit ». Aujourd'hui, le client est de nouveau roi. Et le simple jeu de la concurrence peut lui permettre de bénéficier d'un meilleur taux qui, selon la durée et le profil, varie entre 1,5 % et 2,57 %. Des taux variables à l'horizon Mais c'est l'application du Net Stable Funding Ratio (NSFR) à partir de 2018 qui devrait changer la donne en obligeant les établissements financiers à « disposer de ressources adossées à une durée plus longue. En effet, aujourd’hui, si une banque se finance à court terme, elle profite de la chute des taux. Cependant, la situation ne sera plus la même si elle doit se financer à moyen terme », prédit la Banque de France. Et on parle déjà du crédit à taux variable qui se pratique dans de nombreux pays.