La baisse des taux de crédits immobiliers semble ne plus en finir. La question reste alors de savoir jusqu’où ils peuvent descendre et s’ils peuvent tomber plus bas que zéro, tel qu’il s’est produit au Danemark ou en Espagne. Les taux fixes sont majoritaires Les banques françaises devraient-elles bientôt payer pour prêter de l’argent ? Une situation a priori absurde, mais à laquelle sont aujourd’hui confrontés certains pays de l’Europe, comme le Danemark, le Portugal ou l’Espagne. Quoi qu’il en soit, les professionnels estiment que ce dispositif de taux d’intérêt négatif risque difficilement de passer en France. Bien entendu, les taux des prêts immobiliers sont toujours maintenus à des niveaux historiquement bas, mais un passage en dessous de zéro reste improbable. Fin mars, les Français ont pu s’endetter en moyenne à 2,11 %, en repli de -0,97 % en l’espace d’un an. Cependant, et contrairement à d’autres pays européens, les crédits distribués en France sont majoritairement à taux fixe. Autrement dit, leur taux ne peut pas être révisé durant toute la durée de vie du prêt, et encore moins passer sous la barre des 0 %. Et si l’on pousse ce raisonnement un peu plus loin, la banque n’aura aucun intérêt à pratiquer un taux négatif pour ses nouveaux prêts, puisqu’elle aura des frais de fonctionnement et différentes charges à payer, telles que les commissions des courtiers. Un seuil minimum Même pour les crédits à taux variables, le taux ne risque pas non plus de glisser sur le territoire négatif. Il faut savoir que leur taux est indexé sur l’Euribor à 3 ou 12 mois, auquel la banque applique une marge variable de 1 à 1,5 %. Compte tenu de cette marge, seule une forte baisse de l’Euribor pourrait conduire à un taux négatif. Si un tel scénario se produit, il ne concernera qu’un petit nombre d’emprunteurs. Afin de prévenir un tel phénomène, certains établissements ont déjà prévu des seuils minimum et maximum pour leurs crédits à taux variables. « Pour les prêts à taux variable, nous indiquons dans le contrat que le taux d’intérêt minimal applicable est limité à 0 % », déclare Nicolas Théry, président de la Caisse fédérale de Crédit Mutuel. « On ne sait jamais ce que l’avenir réserve ». Nicolas Théry