Bien que les conditions d’emprunt se soient assouplies, les investisseurs locatifs restent prudents, confrontés à un ensemble d’obstacles financiers et réglementaires. La hausse des prix de l’immobilier, couplée au risque de loyers impayés, freine considérablement le dynamisme de ce marché. Quelles sont les raisons de cette réticence et ses implications sur le secteur immobilier ? Éléments de réponse. Des conditions de financement plus favorables, mais un marché hésitant Après des années de taux historiquement bas, le marché immobilier a été perturbé par une hausse des taux d’intérêt en 2022 et 2023, ce qui a freiné l’investissement locatif. ImportantDepuis le début de 2024, un allègement des conditions d’emprunt s’est toutefois opéré, avec un taux moyen en recul à 3,46 % en octobre 2024, selon l’observatoire Crédit Logement. Une baisse qui a entraîné un regain d’intérêt des primo-accédants et secundo-accédants, qui forment actuellement le noyau dur de la demande. En revanche, les investisseurs locatifs, particulièrement ceux qui n’ont pas d’urgence à investir, demeurent prudents, attendant des signaux fiscaux clairs avant de relancer leurs projets. Pour les agences immobilières, cet élan limité des bailleurs représente une reprise à deux vitesses, qui souligne un marché où l’incertitude fiscale joue un rôle déterminant dans la prise de décision. Le double étau des prix et des impayés Exacerbé par les prix élevés, le risque financier inhérent au placement immobilier constitue un obstacle majeur pour de nombreux propriétaires bailleurs. Une étude OpinionWay révèle que près de la moitié d’entre eux perçoivent le coût d’acquisition comme un frein significatif. La gestion du risque de crédit locatif, couplée à la nécessité d’un endettement important, complexifie la prise de décision d’investissement. En effet, 39 % des investisseurs potentiels expriment des préoccupations quant à la régularité des revenus locatifs. Malgré une légère amélioration des taux d’impayés dans certaines métropoles, la situation reste fragile. Le recouvrement des loyers demeure un processus complexe et coûteux en temps et en ressources. La pression fiscale : un poids dissuasif Pour nombre de candidats, la fiscalité demeure un facteur dissuasif dans le segment du locatif. La taxe foncière, qui a grimpé de +20 % entre 2018 et 2023 dans les principales villes de France, est aujourd’hui perçue comme un véritable handicap pour 33 % des personnes interrogées. Cette taxe, qui grève directement la rentabilité locative, est particulièrement redoutée des investisseurs. L’incertitude quant à l’évolution de la fiscalité immobilière, entre autres les réformes en cours, accentue la frilosité de ces derniers. À retenir Bien que les taux d’emprunt aient baissé, les investisseurs locatifs restent prudents face à des obstacles persistants. Les prix élevés de l’immobilier, les risques de loyers impayés et l’alourdissement de la taxe foncière freinent les décisions d’investissement, réduisant ainsi l’attractivité de ce marché. Dans un contexte d’incertitude fiscale, cette réticence limite la reprise du secteur, malgré un regain d’intérêt chez les primo-accédants et secundo-accédants.