Si le marché immobilier français semble timidement se redresser, l’optimisme des Français n’est pas au rendez-vous. En effet, une étude menée par un spécialiste du secteur révèle que plus de 50 % d’entre eux restent perplexes quant à cette reprise. Cet article décrypte les raisons de ce pessimisme ambiant et explore les perspectives d’évolution du marché. Un pessimisme grandissant Malgré un assouplissement des conditions d’emprunt, les Français se disent très préoccupés quant à l’avenir du marché du logement. ImportantUne enquête réalisée par OpinionWay en avril 2024 montre que le pessimisme atteint un niveau record, avec 61 % des sondés ayant une opinion défavorable. Cette tendance s’accentue depuis mars 2022, où le taux de pessimistes était de 55 %, et encore plus par rapport à septembre 2021 (46 %). Ce sentiment est plus marqué chez les catégories populaires et locataires (67 % et 66 % respectivement) que chez les catégories socioprofessionnelles aisées et propriétaires (51 % et 58 % respectivement). Les plus jeunes sont néanmoins plus optimistes que leurs aînés : 48 % des 25-34 ans, contre 64 % des 65 ans et plus. Des perceptions erronées Cette morosité s’explique en partie par une perception erronée de l’évolution des prix immobiliers. La majorité des sondés (57 %) pensent que les prix continuent d’augmenter, alors qu’ils sont en légère baisse depuis un an (-2,8 % en mai 2024). Cette impression est particulièrement forte dans les grandes métropoles (57 %) et en Île-de-France (55 %). Autre fausse idée : l’accès au crédit. 87 % des Français estiment que les banques sont plus exigeantes, bien que les conditions d’octroi de crédit se soient assouplies ces derniers mois. De même, la majorité des sondés (80 %) ont le sentiment que les délais d’obtention d’un prêt se sont allongés et que les taux d’intérêt ont augmenté (70 %), alors qu’en réalité, ces derniers sont stables, voire reculent légèrement. Des perspectives incertaines Malgré le pessimisme ambiant, certains indicateurs laissent entrevoir une possible amélioration du secteur. Les taux d’intérêt immobiliers devraient continuer à baisser au second semestre 2024, pour se stabiliser autour de 3,5 %. Une chute des prix immobiliers est également attendue, mais elle pourrait prendre du temps. Pour redonner confiance aux ménages, il est important de réduire l’écart entre perception et réalité du marché. Cela passe par une meilleure communication sur les conditions d’accès au crédit et l’évolution des prix. Une baisse des prix immobiliers serait aussi un facteur de reprise du secteur. À retenir Malgré des signes de reprise timide, le pessimisme des Français envers le marché immobilier reste tenace. Plus de six sur dix d’entre eux ont une opinion négative de la situation actuelle, alimentée par des perceptions erronées des prix et du crédit. Si des indicateurs économiques positifs laissent espérer une amélioration, une baisse des prix immobiliers est indispensable pour redynamiser le secteur et redonner confiance aux ménages.