La crise du logement étudiant s’intensifie depuis 2022, comme le démontre une récente étude réalisée par la plateforme PAP. Cette année encore, une réduction de 7 % de l’offre locative destinée à ce public est attendue, après une chute de 14 % en 2023. Dans ce contexte tendu, l’accès au logement devient un facteur déterminant dans les choix d’orientation des jeunes. Un marché du logement étudiant en déséquilibre L’analyse de PAP met en lumière un double phénomène aggravant la situation sur le marché : la réduction du nombre de logements disponibles à la location consécutive à la multiplication des meublés touristiques, des logements vacants ou sous-occupés, la prolongation de la durée de séjour des locataires en raison de leurs difficultés à devenir propriétaires. En parallèle, la demande reste soutenue, et même en hausse dans la majorité des métropoles tricolores. Il en résulte une nette croissance dans les villes plus abordables telles que Le Mans, Reims, Limoges, Toulouse et Le Havre. En effet, avec un mètre carré à moins de 20 euros, il est possible d’y trouver des studios à louer pour moins de 500 euros par mois. Au début du mois de juin, les recherches pour des studios meublés ont enregistré des bonds respectifs de 22,8 %, 16 %, 11,4 %, 8,4 % et 7,5 % sur un an. En revanche, les grandes agglomérations, toujours très onéreuses pour les locataires, ont progressivement délaissées. Le recul par rapport à la même période l’année dernière atteint 3,3 % à Lyon, contre 1,6 % à Marseille et -0,4 % à Nice. Les analystes soulignent néanmoins que la tenue des Jeux olympiques, ainsi que l’affluence touristique estivale traditionnelle sur la Côte d’Azur peuvent justifier la diminution des requêtes en juin. Il est possible que les étudiants attendent le mois d’août, voire septembre, pour se lancer dans la recherche de leur logement en vue de la prochaine année scolaire. Il faudra donc patienter jusqu’à la rentrée pour confirmer ou infirmer la tendance. JO et prix immobiliers freinent la demande en Île-de-France En Île-de-France, les JO et les prix immobiliers toujours élevés expliquent probablement l’érosion de la demande constatée début juin. Elle est particulièrement marquée à Ivry-sur-Seine (-11,3 %), Clichy (-10,2 %), ou encore Vitry-sur-Seine (-10,1 %). Bien que légèrement inférieur, le taux de baisse reste notable à Nanterre (-9,8 %), à Courbevoie (-9,1 %), ainsi que dans la capitale (-8,4 %). Paris concentre un nombre excessif d’étudiants, avec 13,5 % des effectifs nationaux, soit une proportion quatre fois supérieure à sa part relative sur l’ensemble de la population (3,3 %). Cette affluence ne cesse d’augmenter, avec 5 000 nouveaux arrivants par an depuis deux décennies. Or, confronté à une demande croissante, le parc locatif local peine à suivre ce rythme effréné. Avec les Jeux olympiques qui captent toute l’attention de la région, PAP avertit les étudiants que : La probable pénurie de logements pourrait se traduire par une « concurrence féroce dès la mi-août. Corinne Jolly, sa présidente, les exhorte à agir rapidement, soulignant que le mois de juin offre généralement le plus large éventail d’options de location. Corinne Jolly A retenir L’offre de logements locatifs pour les étudiants diminue de -7 % en 2024 après une chute de 14 % en 2023. La demande reste soutenue, notamment dans les villes plus abordables, telles que Le Mans, Reims, Limoges, Toulouse, Le Havre. Les prix élevés et les Jeux olympiques aggravent la situation en Île-de-France, entraînant une baisse de la demande, notamment à Paris et sa proche banlieue. Les étudiants sont encouragés à se mettre en quête d’un logement dès juin pour éviter la concurrence féroce à l’approche de la rentrée.