L’immobilier européen traverse des temps difficiles. Les projets de construction sont à l’arrêt, alors que les transactions immobilières stagnent. La remontée des taux d’intérêt, consécutive à la politique de resserrement monétaire mise en place par les banques centrales pour lutter contre l’inflation, a entraîné un renchérissement des crédits immobiliers. Ce qui a considérablement freiné la demande. Un marché immobilier au ralenti Le cas de l’Allemagne illustre parfaitement la crise que traverse actuellement l’immobilier européen. En 2023, le nombre de constructions de nouveaux logements y a chuté de -0,3 % par rapport à l’année précédente, loin des 400 000 unités visées par le gouvernement. De même, les permis de construire y ont diminué de -25 % l’année dernière, atteignant leur plus bas niveau depuis 2012. Les conséquences de ce ralentissement se font sentir sur l’ensemble de la chaîne. Les promoteurs immobiliers sont contraints de reporter leurs projets, faute de débouchés suffisants. Après des années d’envolée, les prix commencent à se stabiliser, voire à baisser légèrement dans certaines régions. L’accès à la propriété, déjà difficile pour beaucoup, devient encore plus ardu pour les jeunes générations. L’espoir d’une reprise grâce à la baisse des taux ImportantUn seul élément pourrait redonner du souffle au marché immobilier européen : une baisse des taux de crédit. La BCE a en effet entamé un cycle de détente monétaire, avec l’espoir de relancer l’investissement et la consommation. Si cette chute des taux se confirmait et se répercutait sur les prêts immobiliers, elle pourrait inciter certains acheteurs à concrétiser leur projet. Pour les emprunteurs, en particulier ceux qui envisagent de renégocier leur crédit en cours, une telle nouvelle serait un véritable soulagement. Et pour cause, emprunter aux taux actuels leur est tout simplement impossible. Une reprise incertaine et un retour à la croissance improbable Même si les taux commencent à reculer, il est peu probable que cela débouche sur un nouveau boom immobilier comme celui des années 2009 à 2022. Pour cela, il faudrait une baisse bien plus importante que celle actuellement envisagée par la BCE. Or, la persistance d’une inflation élevée rend ce scénario peu concevable à court terme. Les experts anticipent plutôt une reprise progressive du marché immobilier, à partir de la fin de l’année 2024. Ce rebond devrait être soutenu par la demande locative, toujours forte dans de nombreuses régions d’Europe. Le retour à un marché immobilier dynamique et accessible à tous n’est donc pas pour tout de suite. Il faudra du temps et des mesures structurelles pour résorber les déséquilibres créés par les années de hausse des prix et des taux d’intérêt. A retenir Le marché immobilier en Europe est en crise, marqué par un arrêt des chantiers et des permis de construire, notamment en Allemagne. La hausse des taux d’intérêt a renchéri le coût des emprunts immobiliers. Cela a freiné la demande et rendu l’accès à la propriété encore plus difficile. Une baisse des taux des crédits, initiée par la BCE, pourrait relancer le marché. Les experts anticipent cependant une reprise progressive plutôt qu’un nouveau boom du secteur.